Comme les deux autres territoires du Canada, le Yukon n’a qu’un seul siège. Les débats pour cette circonscription sont donc provinciaux. Au premier rang figurent le coût de l’épicerie et la pénurie de logements dans les réserves.

Tel est le constat qui émerge de la couverture de la campagne par le Whitehorse Star et notamment d’un débat entre quatre des cinq candidats (le conservateur n’y était pas) fin septembre. Les produits périssables coûtent deux fois plus cher au Yukon que dans les dix provinces.

Le libéral Larry Bagnell est député depuis 2000, sauf entre 2011 et 2015, alors que les conservateurs avaient remporté la circonscription de justesse. Bagnell avait ravi la circonscription au NPD – l’ancienne cheffe néo-démocrate Audrey McLaughlin a été députée du Yukon de 1989 à 1997.

Le Yukon est aussi un terrain fertile pour la stratégie de certains leaders autochtones d’augmenter la participation électorale sur les réserves. Près du quart des habitants du Yukon sont autochtones, une proportion seulement dépassée par le Nunavut. Or, à peine 60 % des autochtones du Yukon ont voté en 2015, malgré le lancement d’une campagne nationale pour faire sortir le vote des Premières Nations. C’est 20 points de moins que les non-Autochtones.

Tous les candidats s’étaient d’ailleurs déplacés mercredi dernier pour un débat sur les enjeux autochtones tenu à Whitehorse, où la crise du logement sur les réserves occupait le haut du pavé. Selon le Whitehorse Star, le candidat conservateur a été durement attaqué sur la question.

Début octobre, le chroniqueur Keith Halliday du site Yukon News a d’ailleurs déploré qu’aucun des chefs ne faisaient un arrêt dans le territoire de 36 000 habitants (Andrew Scheer s’y est rendu en… juillet). « La dernière fois qu’une campagne fédérale a parlé du Nord, c’était en 1958 avec Diefenbarker », écrivait M. Halliday, dont le surnom est Yukonomist.