(Surrey) Justin Trudeau accuse les conservateurs d’Andrew Scheer de vouloir revenir à l’« austérité des années Harper » avec un retour à l’équilibre budgétaire en cinq ans.

M. Scheer a présenté la plateforme électorale de son parti à Tsawwassen, en Colombie-Britannique, vendredi après-midi, alors que s’amorce une longue fin de semaine.

« Les conservateurs ont attendu jusqu’à la dernière minute pour essayer de partager leur plateforme en catimini parce qu’ils ne veulent pas que les gens voient à quel point c’est 53 milliards de coupures qu’ils vont infliger aux Canadiens », a accusé M. Trudeau.

Avant même l’annonce de M. Scheer, les libéraux ont coulé des éléments de la plateforme conservatrice en brandissant le chiffre de 53 milliards qui sera nécessaire pour revenir à l’équilibre budgétaire.

Sur les réseaux sociaux, M. Trudeau a lancé une offensive pour demander « d’où viennent » les milliards des « coupes » de M. Scheer.

« Des projets d’infrastructures ? », « De vos prestations de l’Allocation canadienne pour enfants ? », « Du soutien à nos aînés ? », « Des bourses d’études ? » a demandé M. Trudeau par le biais des réseaux sociaux.

En matinée, M. Trudeau a profité d’une rencontre avec des militants à Ottawa pour critiquer la plateforme conservatrice avant même qu’elle n’ait été dévoilée. Il a provoqué rires et applaudissements dans la foule en faisant remarquer qu’« on ne sort pas son meilleur travail à 18 hle vendredi d’un long week-end ».

M. Trudeau a encore une fois fait un parallèle entre les conservateurs fédéraux et ceux de l’Ontario, affirmant qu’en campagne, le chef du Parti progressiste-conservateur ontarien Doug Ford n’avait pas de plateforme et qu’une fois élu, il n’a fait que couper et offrir des baisses d’impôt aux plus riches.

M. Trudeau a également lancé un message aux électeurs québécois qui seraient tentés de voter pour le Bloc québécois, affirmant qu’envoyer de nombreux députés bloquistes à Ottawa pendant des années avait laissé le chemin libre aux conservateurs de Stephen Harper pour « couper dans les dépenses pour les familles et les aînés, couper dans la culture et ne rien faire pour lutter contre les changements climatiques ».

Un veto pour le Québec ?

De passage à Surrey en Colombie-Britannique, où le fédéral impose l’expansion du pipeline Trans Mountain, M. Trudeau a dit qu’il n’était pas question de faire de même pour le Québec.

« Il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour un oléoduc au Québec. On l’a constaté et nous n’allons jamais imposer un pipeline. C’est le plan d’Andrew Scheer d’imposer un pipeline au Québec », a-t-il dit, répétant ce qu’il a déclaré lors du débat en français, la veille.

M. Trudeau a réitéré ses engagements visant à rendre les études supérieures plus abordables.

Un gouvernement libéral réélu accorderait aux étudiants une période de grâce de deux ans, sans intérêt, avant de commencer à rembourser leur prêt étudiant. Il modifierait aussi les règles de façon à ce que les diplômés n’aient pas à rembourser leur prêt avant de gagner un salaire annuel d’au moins 35 000 $.

Il permettrait également aux nouveaux parents de suspendre le remboursement de leur prêt étudiant, sans intérêt, jusqu’à ce que leur plus jeune enfant atteigne l’âge de cinq ans.

Plusieurs de ces mesures ne toucheront pas le Québec qui dispose de son propre programme de prêts et bourses.