(Thorold) Un gouvernement conservateur s’en tiendrait aux cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES) établies dans l’accord de Paris, malgré les appels récents et répétés au sommet sur le climat des Nations unies pour en faire beaucoup plus.

La cible qu’Andrew Scheer promet de respecter serait donc celle d’une réduction de 30 % des émissions de GES en 2030 par rapport à celles de 2005.

« Nos cibles sont nos cibles. Les cibles de Paris, ce sont nos cibles. Et notre plan pour l’environnement donne au Canada la meilleure chance, la meilleure opportunité, de les atteindre. Et je note que c’est difficile de comprendre pourquoi Justin Trudeau (s’appuie) toujours (sur sa) taxe sur le carbone, parce que c’est un fait qu’il va échouer », a martelé M. Scheer, de passage dans le sud de l’Ontario, mardi.

Le matin même, les libéraux répondaient aux discours livrés à New York en s’engageant à mener le Canada à zéro émission nette de GES d’ici 2050. La promesse libérale ne signifie pas la fin des émissions de GES au pays, mais l’imposition de mesures pour compenser ces émissions, comme de planter des arbres, pour arriver à une émission nette de zéro.

« Justin Trudeau […] est un champion en improvisation. Il propose les plans avec aucun détail, écrits sur un napkin, sur le coin de table », a critiqué M. Scheer.

Le chef conservateur maintient que le prix sur le carbone imposé par le gouvernement Trudeau augmente le coût de la vie pour les Canadiens et ne réduit pas les GES.

En comparaison, il assure que le « corridor énergétique » qu’il propose « va nous donner la possibilité de régler tous les enjeux environnementaux ».

La promesse du jour des conservateurs

Le chef conservateur a promis d’abolir les changements au mode d’imposition qui ont suscité la grogne et mené à une confrontation entre les petites entreprises et le gouvernement libéral, il y a deux ans.

« Aucun programme gouvernemental ne peut remplacer le pouvoir de l’esprit entrepreneurial », a déclaré M. Scheer mardi à Thorold, près de Niagara Falls. Ces changements ont eu pour effet d’augmenter le taux d’imposition sur les investissements des petites et moyennes entreprises (PME), en plus de rendre plus difficile le versement de dividendes aux membres de la famille propriétaire, selon lui.

Il a ajouté qu’un gouvernement conservateur ferait l’éloge des PME « en tant que créatrices de prospérité et non pas en tant que simples sources de revenus » pour l’État.

En 2017, les libéraux ont modifié les règles sur l’imposition des entreprises afin de corriger une échappatoire qu’ils considéraient comme étant inéquitable. Celle-ci permettait aux propriétaires de petites entreprises enregistrées de conserver des revenus provenant de sources non liées à leur emploi au sein de l’entreprise. Ces revenus autres étaient imposés à un taux plus faible que leur salaire.

Selon le gouvernement, cette échappatoire permettait à certaines personnes, dont des médecins en pratique privée, de créer de petites entreprises et de profiter d’avantages fiscaux. Cette décision a provoqué un tollé chez les travailleurs autonomes. Le gouvernement était alors revenu sur sa décision pour permettre aux entrepreneurs de conserver un maximum de 50 000 $ avant d’être soumis à la nouvelle règle.

Andrew Scheer a promis de réduire la bureaucratie de 25 % en quatre ans au pouvoir. Il a également promis de faire disparaître deux règlements anciens pour chaque nouveau règlement imposé aux entreprises. De plus, il entend donner le mandat à un comité d’experts de réviser et moderniser tout le système d’imposition fédéral.

Alors qu’on lui demandait, une fois de plus, comment il livrerait toutes ces baisses d’impôts tout en équilibrant le budget fédéral, M. Scheer a promis qu’il publierait bientôt tous les chiffres.

« Nous avons dit qu’on va couper les subsides pour les corporations avec beaucoup de profits et on va utiliser l’argent de ça pour payer pour les baisses d’impôts pour les petites entreprises », a-t-il offert, en attendant de donner tous ses calculs.