(Ottawa) La députée libérale nouvellement réélue Catherine McKenna a prévenu la police parce que quelqu’un a peint une obscénité sur la devanture de son bureau de campagne dans la circonscription d’Ottawa-Centre.

Les membres du personnel qui sont arrivés au bureau jeudi matin ont trouvé le mot obscène de quatre lettres écrit en peinture rouge sur une photo de l’actuelle ministre de l’Environnement.

Mme McKenna, visiblement ébranlée, a tenu une conférence de presse pour réagir à l’incident, affirmant que cela envoyait le mauvais message aux femmes et aux filles de tous âges qui ont travaillé à sa campagne.

« Ce n’est pas à propos de moi. C’est à propos du genre de politique que nous voulons dans notre pays », a déclaré Mme McKenna après avoir dû passer devant le mot vulgaire en anglais, écrit en caractères d’imprimerie sur une grande image de son visage sur la fenêtre du devant de son bureau de campagne, à Ottawa.

« C’est la même chose que les “trolls” sur Twitter. Il faut que cela cesse. Nous devons nous rassembler en tant que pays et avoir de vraies discussions sur de vrais problèmes, mais sans vitriol, sans haine et sans colère. »

Mme McKenna a déjà reçu des insultes en ligne en raison de son rôle central dans les efforts du gouvernement libéral pour s’attaquer aux changements climatiques, notamment l’imposition d’une taxe sur le carbone aux provinces n’ayant pas déjà une mesure similaire.

Au cours de la campagne, elle avait raconté à La Presse canadienne que les insultes anonymes en ligne avaient souvent dégénéré en agressions verbales en personne. Les menaces avaient atteint un niveau tel que Mme McKenna a parfois eu besoin de mesures de sécurité renforcées, à un degré que les ministres ne reçoivent généralement pas.

Catherine McKenna affirme qu’elle veut avoir de « meilleures discussions » en politique.

« J’ai deux filles. J’ai tellement de jeunes femmes et de femmes de tous les âges qui ont travaillé à ma campagne. Elles croient en la politique et moi aussi », a déclaré la politicienne.

« Il est temps pour tout le monde de prendre une grande respiration, moi-même incluse, et je pense que nous devons réfléchir à la manière dont nous nous améliorerons. »

Doug Ford condamne

Les opposants de Mme McKenna à l’Assemblée législative de l’Ontario se sont dits d’accord, mettant parfois de côté leurs divergences politiques en matière de lutte contre les changements climatiques.

Sur Twitter, le premier ministre ontarien Doug Ford a déclaré à propos du graffiti : « Dégoûtant. Il n’y a pas de place au Canada pour la haine de ce genre. Même si nous pouvons être en désaccord sur des questions, nous devons toujours nous respecter les uns les autres. »

M. Ford a souvent été attaqué par le chef libéral Justin Trudeau pendant la campagne électorale, et le premier ministre ontarien a mené une guerre contre la taxe fédérale sur le carbone, confrontant souvent Mme McKenna en tant que ministre de l’Environnement.

Les commentaires en ligne de M. Ford ne sont pas passés inaperçus. Catherine McKenna a répondu par un message de remerciements : « Nous pouvons ne pas être d’accord, mais agissons avec respect. »

Lisa MacLeod, titulaire de plusieurs portefeuilles dans le cabinet Ford et représentant une circonscription provinciale à Ottawa, a écrit sur Twitter qu’elle offrait à Mme McKenna son « soutien total pour exiger la fin de ces attaques viscérales ».

« La politique devrait consister à débattre d’idées. Le vandalisme, les menaces et les insultes personnelles sont inacceptables en politique canadienne. »

Dans une autre publication sur Twitter, l’un des collègues libéraux de Mme McKenna a qualifié le geste d’« absolument abominable ».

« Il faut beaucoup de courage pour inscrire son nom sur un bulletin de vote. En dépit des partis politiques, aucun candidat ne devrait faire face à ce genre de haine », a écrit Gagan Sikand, réélu lundi dans sa circonscription de la région de Toronto.

Mme McKenna a recueilli près de 49 % des suffrages à Ottawa-Centre, ce qui lui confère une marge de victoire d’environ 15 000 voix, selon les résultats préliminaires d’Élections Canada.

La politicienne a également noté que les femmes représentaient tous les principaux partis de sa circonscription. « C’est formidable. C’est un progrès », a-t-elle déclaré. Mais elle a ajouté que d’autres avaient été victimes d’attaques odieuses à Ottawa, notamment des juifs, des musulmans, des Noirs et des membres des communautés LGBTQ.

« Nous sommes tous ensemble contre cela. Peu importe qui vous êtes. »

Mme McKenna a dit qu’elle prenait une pause après une campagne difficile pour passer du temps de qualité avec sa famille.

Elle a ajouté qu’elle espérait que la personne qui a écrit l’injure sur la devanture de son bureau de campagne serait arrêtée.

« Peut-être qu’on découvrira qui l’a fait. Je pense que les gens doivent être tenus responsables de leurs actes », a-t-elle affirmé.

« En ce qui concerne la personne qui a fait cela ou les personnes qui propagent de la haine et des insultes en ligne : peut-être que la première chose à faire est de vous demander si vous utiliseriez ce type de langage avec votre mère, votre sœur, votre petite amie, votre fille. »