L’Île-du-Prince-Édouard est la seule province où les verts forment l’opposition officielle. Cette vague écolo menace un des quatre sièges libéraux dans la patrie d’Anne aux pignons verts.


L’île est complètement libérale depuis 1988, à l’exception d’un comté conservateur de 2008 à 2015. Le parti de Justin Trudeau y a obtenu en 2015 son score le plus élevé depuis les élections de 1974, près de 60 % des voix.


L’agrégateur 338 prévoit cependant que l’un des quatre sièges de l’île pourrait basculer dans le camp conservateur. C’est que les verts ont quadruplé leur performance à 22 %, tout juste derrière les conservateurs. Les libéraux sont à 38 % et le NPD, à 12 %, a légèrement fléchi par rapport aux résultats de 2015.


Lors des élections provinciales d’avril, les verts ont remporté huit sièges, contre 13 pour les conservateurs et six pour les libéraux, qui étaient au pouvoir depuis 2015. En Colombie-Britannique aussi les Verts ont un rôle important, avec une alliance avec un gouvernement minoritaire NPD. Mais dans la province de l’Ouest les Verts n’ont que trois députés sur 85 (libéraux et conservateurs sont à égalité).


La circonscription de l’Île-du-Prince-Édouard où la concurrence des verts sur la gauche pourrait permettre aux conservateurs de remporter la manche est Egmont, dans l’ouest de l’île. C’est celle qui a été conservatrice de 2008 à 2015.


La vague verte d’avril a toutefois été remise en question ce printemps par un politologue de l’Université de Charlottetown, Peter McKenna, dans un essai publié par le Globe and Mail. M. McKenna attribue la percée des verts à la personnalité de leur chef, Peter Bevan-Baker, un « gentil dentiste de campagne ».