(Bathurst) Jagmeet Singh s’est excusé, lundi, d’avoir attendu aussi longtemps avant d’aller au Nouveau-Brunswick. C’était la première fois qu’il se rendait dans la province depuis son élection comme chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) en 2017.

S’adressant aux journalistes à Bathurst, dans le nord-est de la province, M. Singh a insisté sur le fait que les néo-démocrates prennent le Nouveau-Brunswick au sérieux et que leurs promesses électorales portent sur des enjeux chers à la région, notamment en matière de santé et d’assurance-emploi.

Le chef du NPD n’a pas cherché à justifier ses deux ans d’absence, se contentant de se montrer repentant.

« Je suis désolé et je m’excuse, mais je suis ici maintenant et j’ai hâte de continuer à être présent et de retourner dans ce bel endroit et au Nouveau-Brunswick », a-t-il affirmé.

M. Singh a dévoilé son candidat dans Acadie-Bathurst, une circonscription représentée par le néo-démocrate Yvon Godin de 1997 jusqu’à sa retraite en 2015.

En août dernier, M. Godin avait critiqué l’absence de M. Singh dans la région. Il était néanmoins tout sourire à ses côtés, lundi, pour présenter celui qui espère lui succéder : Daniel Thériault, l’ex-directeur général du Festival acadien de Caraquet et de la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Écosse.

M. Singh a bon espoir que celui qu’il décrit comme un « candidat vedette » va poursuivre le combat jadis mené par M. Godin pour défendre la langue française dans la circonscription la plus francophone à l’extérieur du Québec. Il affrontera le député libéral sortant Serge Cormier.

Lundi matin, M. Singh a répété ses promesses phares dans les provinces de l’Atlantique, soit une assurance médicaments universelle ainsi qu’une couverture complète des soins dentaires pour chaque famille ayant moins de 70 000 $ en revenus familiaux.

Il a aussi recyclé les promesses néo-démocrates d’abaisser le seuil d’admissibilité aux prestations d’assurance-emploi à 360 heures et de bonifier les prestations de maladie afin de les faire passer à 50 semaines.

M. Singh s’est également engagé à moderniser la Loi sur les langues officielles « tout de suite » s’il est élu premier ministre en octobre.

Dans un communiqué transmis plus tard dans la journée, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick a dit accueillir avec enthousiasme cette volonté de mieux refléter « la spécificité du Nouveau-Brunswick et la réalité linguistique du Canada en 2019 ».

« Les autres partis auront-ils le courage d’emboîter le pas de M. Singh ? », a écrit le président de la SANB, Robert Melanson, en invitant les cinq autres chefs à s’engager fermement en ce sens.

Un bassin de candidatures toujours incomplet

M. Thériault complète ainsi les candidatures néo-démocrates au Nouveau-Brunswick.

« C’était notre stratégie de retarder l’annonce parce qu’on voulait avoir un bon impact, a-t-il expliqué. Et maintenant que M. Singh nous connaît, il va revenir souvent. »

Le NPD présente également une liste complète de candidats en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard. À Terre-Neuve-et-Labrador, le parti a des candidats nommés dans cinq circonscriptions sur sept. Il lui reste un total de dix candidatures à combler à l’échelle du pays, et de ce nombre, neuf sont en voie d’être confirmées, a précisé un porte-parole du parti par courriel lundi.

Jagmeet Singh soutient que le processus de nomination des candidats s’est prolongé parce que le parti cherchait à recruter davantage de femmes. Ces dernières se montrent souvent hésitantes à faire le saut en politique puisque, contrairement à la plupart des hommes, elles ne se voient pas reflétées dans le bassin d’élus et doutent de leurs compétences, selon le chef néo-démocrate.

Il souligne que son équipe est maintenant composée d’un nombre record de candidats issus des peuples autochtones, de la diversité sexuelle et des communautés racisées — et 49 % des candidatures sont assumées par des femmes.