Mia Mottley, première ministre de la Barbade, s’est forgé une réputation de rock star dans les conférences des Nations unies sur le climat par ses discours passionnés.

« Nous sommes ceux dont le sang, la sueur et les larmes ont financé la révolution industrielle, a-t-elle lancé lors de la COP27 en Égypte. Et nous devrions maintenant payer le coût des gaz à effet de serre issus de cette révolution industrielle ? C’est fondamentalement injuste. »

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Mia Mottley, première ministre de la Barbade, lors d’un discours à l’ONU l’automne dernier

Sa visibilité est aujourd’hui telle que son nom circule sur la liste des candidats pressentis pour succéder à António Guterres comme secrétaire général des Nations unies.

Mais la première femme à diriger la Barbade ne fait pas que de la dénonciation. Elle agit. Le New York Times a raconté comment, en 2018, elle a appelé la présidente du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, pour la convaincre de renégocier la dette du pays. Le paiement des intérêts, a-t-elle plaidé, empêchait la Barbade d’investir dans la lutte contre les changements climatiques⁠1.

Le lendemain, elle cessait carrément de payer ces intérêts.

« Aujourd’hui, mes amis, nous nous arrachons des mains qui nous étranglent », a déclaré celle qui figure sur la liste des 100 personnalités les plus influentes pour le climat du magazine Time.

Depuis, le pays défend ce qui a été appelé l’Initiative de Bridgetown, du nom de la capitale de la Barbade : une vaste réforme de la finance internationale qui vise à faire en sorte que les pays qui subissent les effets des changements climatiques aient les moyens de les combattre.

« Sous le leadership de la première ministre Mia Mottley, la Barbade s’est imposée comme un puissant défenseur de l’équité environnementale et financière sur la scène internationale. Cela a permis non seulement de mettre en lumière des questions cruciales souvent ignorées, mais aussi de catalyser des changements significatifs en veillant à ce que les nations les plus vulnérables soient prises en compte dans le débat mondial », affirme le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), à qui j’ai demandé de décrire le rôle de la Barbade sur la scène internationale.

L’organisation souligne notamment l’Initiative de Bridgetown et la Blue Green Bank comme les principales réussites de la Barbade.

Mia Mottley a reçu en 2021 le titre de « championne de la Terre », la plus importante distinction environnementale accordée par les Nations unies.

1. Lisez l’article du New York Times (en anglais ; abonnement requis)