La perte du sauvage est telle sur Terre que la protection des écosystèmes encore intacts ne suffira pas à mettre un terme à l’effondrement de la biodiversité. Pour y arriver, il faudra aussi restaurer 30 % des milieux déjà dégradés d’ici 2030, ont convenu les 196 pays signataires du Cadre mondial de la biodiversité. Au Québec, les efforts de restauration progressent. Mais jusqu’à quel point peut-on réensauvager le monde ? Visite et discussion.

Le retour de la nature

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Du soya et du maïs poussaient ici jusqu’en 2020. Depuis, les îles aux Castors et du Mitan ont été réensauvagées.

Les deux bottes de caoutchouc bien plantées dans le sol boueux, le biologiste Alexandre Nicole cache mal sa fierté au milieu de la prairie qui fleurit dans l’île du Mitan, au cœur du Saint-Laurent, en amont du lac Saint-Pierre. « C’est un terrain de jeu incroyable », dit celui qui travaille ici à temps partiel depuis 10 ans.

Rien n’y paraît, sinon peut-être une grange ou deux dans le paysage, mais jusqu’en 2020, des agriculteurs faisaient encore pousser du maïs et du soya sur ces terres. Or, dans le cadre d’une opération pour rétablir la population de perchaudes du lac Saint-Pierre, victimes notamment des pesticides utilisés pour les grandes cultures, la Société de conservation, d’interprétation et de recherche de Berthier et ses îles (SCIRBI) s’est donné pour mission de réensauvager les îles du Mitan et aux Castors.

Depuis, 102 hectares de terres riches, inondées annuellement, sont devenus des prairies. Une renaturalisation dont les premiers effets ont semblé presque instantanés.

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Un jeune pygargue à tête blanche. Les oiseaux de proie sont plus nombreux dans les îles aux Castors et du Mitan depuis que les cultures ont cédé la place à des prairies.

Dès les étés suivant les semis de plantes variées, dont des graminées et du trèfle, la SCIRBI a observé sur place des nids de sarcelles à ailes bleues et de goglus des prés, une espèce menacée. Les populations d’insectes et de rongeurs ont aussi explosé. Des oiseaux de proie ont suivi. Ce jour-là, un jeune pygargue à tête blanche viendra d’ailleurs narguer en plein ciel un urubu à tête rouge.

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Le complexe industrialo-portuaire de Sorel-Tracy, sur la rive sud du Saint-Laurent, est tout près du site en cours de restauration par la SCIRBI.

« C’est encourageant, ça vaut la peine », se réjouit Alexandre Nicole, pour qui la plaine du Saint-Laurent est l’un « des plus beaux jardins du monde ». Un jardin riche en biodiversité malheureusement un peu trop exploité, ajoute-t-il, devant les cheminées des usines de Sorel-Tracy qui barrent l’horizon.

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Un jeune érable pousse dans les îles de Berthier. En 2050, une forêt devrait attirer ici des espèces d’oiseaux qui ne fréquentent plus les îles depuis leur déboisement à des fins de culture.

Pour accroître la biodiversité des îles, la SCIRBI a aussi planté plus de 30 000 arbres sur une vingtaine d’hectares. Le but : relier les rares lisières boisées pour attirer des espèces d’oiseaux forestiers, comme la grive des bois ou le cardinal à poitrine rose. Une démarche dont le succès se révélera à mesure que pousseront les arbres.

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Des sentiers pédestres quadrillent les îles aux Castors et du Mitan. Ils restent accessibles malgré les travaux de restauration.

Quant à la perchaude, qui pond ses œufs le long des tiges d’herbes ou d’arbustes pendant la crue printanière, elle n’a pas encore montré de signes robustes de rétablissement.

« Il y a des choses qui sont plus rapides, d’autres qui prennent du temps », conclut le biologiste.

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Le biologiste Alexandre Nicole dans une prairie des îles de Berthier

On ne peut pas rétablir tous les liens qui mettent des millénaires à se former dans un écosystème du jour au lendemain.

Alexandre Nicole, biologiste

Le temps d’agir

La biodiversité, soit « la diversité au sein des espèces, entre les espèces et des écosystèmes », est « essentielle au bien-être de l’homme et à la santé de la planète », lit-on dans le Cadre mondial de la biodiversité⁠1, adopté à Montréal en décembre dernier. L’humanité dépend de la biodiversité pour son alimentation, ses médicaments, son énergie, la pureté de l’air et de l’eau, rappelle le document. Or, constatent les 196 pays signataires du Cadre, la biodiversité « décline plus rapidement que jamais ».

« Si aucune mesure n’est prise, annonce le texte, on assistera à une nouvelle accélération du taux mondial d’extinction des espèces, qui est déjà au moins dix à cent fois plus élevé que la moyenne des dix derniers millions d’années. »

Le Cadre mondial de la biodiversité commande des actions urgentes. D’ici 2030, au moins 30 % des zones terrestres, aquatiques, côtières et marines du monde doivent être « effectivement conservées ». Mais il reste trop peu d’écosystèmes intacts. Pour renverser l’effondrement de la biodiversité, au moins 30 % des écosystèmes déjà dégradés doivent faire « l’objet d’une restauration effective », stipule le Cadre.

« Le rétablissement de la biodiversité ne peut pas reposer uniquement sur la conservation », confirme James Snider, vice-président du département science, savoir et innovation pour la branche canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada). « Il est trop tard pour cela. »

Même si les deux gouvernements ont salué l’adoption du Cadre mondial de la biodiversité, ni Ottawa ni Québec n’ont pour l’instant précisé quels milieux seront restaurés d’ici 2030.

Par courriel, Environnement et Changement climatique Canada affirme procéder à des travaux pour les identifier, de même que les types d’actions qui seront menés. Le Ministère rappelle aussi l’engagement de restaurer 19 millions d’hectares dans le cadre du défi de Bonn, pris par le gouvernement fédéral pendant la COP15, à Montréal.

À l’occasion de cette même conférence, Québec avait annoncé la création de son Plan nature 2030, doté de 650 millions de dollars sur sept ans. « Ce nouvel outil stratégique [est] présentement en cours de rédaction », nous a fait savoir par écrit une porte-parole du ministère de l’Environnement. Des consultations sont encore prévues, notamment auprès des communautés autochtones et du milieu de la recherche.

Des connaissances en croissance

Bonne nouvelle : les connaissances en matière de restauration d’écosystèmes progressent rapidement.

« Quand j’ai commencé en 1991, personne ne savait comment réintroduire des mousses de sphaigne dans des tourbières, se souvient Line Rochefort, professeure du département de phytologie de l’Université Laval. Mes premières expériences au Lac-Saint-Jean ont été des échecs complets. Ce n’était pas drôle. »

Les tourbières occupent à peine 3 ou 4 % de la surface de la planète, surtout dans les régions boréales (le Canada abrite le tiers d’entre elles). Or, elles emmagasinent 600 gigatonnes de carbone, ce qui en fait l’écosystème terrestre le plus efficace à cet égard.

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Line Rochefort, professeure et chercheuse du département de phytologie de l’Université Laval

Avant, on disait tout le temps que le Brésil était responsable de la biodiversité du monde avec l’Amazonie. Mais moi, je pense qu’avec ses tourbières, le Canada est responsable de la séquestration du carbone pour la planète.

Line Rochefort, professeure du département de phytologie de l’Université Laval

Line Rochefort a appris de ses erreurs. Elle est même devenue une sommité mondiale de la restauration des tourbières. « Maintenant, dit-elle, deux ou trois ans après une intervention, une tourbière va recommencer à filtrer l’eau et à servir d’habitat pour une multitude d’espèces », dont des orchidées et des libellules.

Certes, une épaisse couche de tourbe mettra des milliers d’années à se former à nouveau, mais l’écosystème retrouve vite sa fonction de puits de carbone, « ce qui est notre but principal », précise Mme Rochefort.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Les tourbières emmagasinent 600 gigatonnes de carbone, ce qui en fait l’écosystème terrestre le plus efficace à cet égard.

Bien sûr, les capacités de restauration dépendent toujours du degré de dégradation. Pour les tourbières, par exemple, certains procédés d’extraction avec des eaux salines dans les mines à ciel ouvert sont fatals pour l’écosystème.

Or, même quand tout va bien, la nature réserve parfois de mauvaises surprises.

  • Jeunes érables en piètre état. Des campagnols ont rongé toute l’écorce à la base des arbres.

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    Jeunes érables en piètre état. Des campagnols ont rongé toute l’écorce à la base des arbres.

  • Des cerfs de Virginie fréquentent les îles du Mitan et aux Castors. Et se nourrissent aussi parfois des pousses de jeunes arbres.

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    Des cerfs de Virginie fréquentent les îles du Mitan et aux Castors. Et se nourrissent aussi parfois des pousses de jeunes arbres.

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Dans les îles de Berthier, le retour en masse des rongeurs et des cerfs a été mortel pour nombre de chênes, d’érables, de noyers et de micocouliers fraîchement plantés… qui ont servi de nourriture aux nouveaux insulaires. Quelques milliers de jeunes saules ont aussi été tués par une inondation majeure suivie d’une sécheresse en 2020.

Recréer la nature, c’est un gros contrat, reconnaît Alexandre Nicole.

1. Lisez le Cadre mondial de la biodiversité

-86 %

La population de femelles reproductrices de perchaude du lac Saint-Pierre a chuté de 86 % entre 1986 et 2003, passant de 4,4 millions à 600 000. L’adoption d’un moratoire complet sur la pêche de cette espèce en 2012 n’a pas suffi à rétablir cette population. Le moratoire a été reconduit en 2017.

Source : Société de conservation, d’interprétation et de recherche de Berthier et ses îles

1 million

À l’heure actuelle, environ 1 million d’espèces d’animaux ou de plantes – soit une sur quatre – sont menacées d’extinction sur Terre.

Source : Cadre mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal

Juste assez sauvage

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Même si elles gardent des traces d’activités humaines, les îles aux Castors et du Mitan sont devenues, grâce à leur réensauvagement, des habitats pour de nouvelles espèces.

Si les biologistes savent mieux s’y prendre pour donner un coup de pouce à la nature grâce à des projets pilotes et de recherche en restauration, jusqu’ici, ces travaux ont été trop rares, croit Louise Gratton, présidente du C.A. de Nature Québec.

Beaucoup d’écosystèmes protégés ou restaurés restent trop isolés pour soutenir la biodiversité, précise la cofondatrice de Corridor appalachien, un organisme qui souhaite notamment augmenter la connectivité entre les milieux naturels de l’extrême sud du Québec.

« Dans certaines MRC de la Montérégie [comme celle de Roussillon, autour de Châteauguay, par exemple], à peine 8 % des milieux forestiers sont encore intacts. Il faudrait pourtant préserver entre 50 et 60 % de tous les milieux pour que les systèmes qui entretiennent la vie sur Terre se maintiennent », dit-elle en citant une étude publiée le printemps dernier dans Nature1.

Nul doute que le réensauvagement du monde à plus grande échelle est crucial, donc, mais à quel point est-il possible ?

D’emblée, un constat s’impose : effacer complètement les traces de l’activité humaine est utopique. La pollution a déjà atteint l’Antarctique, un continent pourtant inhabité.

En 2020, par exemple, une carotte de glace prélevée là-bas contenait 96 particules de microplastiques provenant de 14 types de polymères⁠2.

  • En 2020, l’analyse d’une carotte de glace prélevée en Antarctique contenait 96 particules de microplastiques provenant de 14 types de polymères.

    PHOTO ARCHIVES BLOOMBERG

    En 2020, l’analyse d’une carotte de glace prélevée en Antarctique contenait 96 particules de microplastiques provenant de 14 types de polymères.

  • Dans certaines MRC de la Montérégie, au sud de Montréal, l’essentiel des terres a été converti, surtout pour l’agriculture.

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    Dans certaines MRC de la Montérégie, au sud de Montréal, l’essentiel des terres a été converti, surtout pour l’agriculture.

  • Le mont Saint-Hilaire. Dans la région, les collines montérégiennes sont presque les seuls milieux qui ont à peu près gardé leurs écosystèmes d’origine.

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    Le mont Saint-Hilaire. Dans la région, les collines montérégiennes sont presque les seuls milieux qui ont à peu près gardé leurs écosystèmes d’origine.

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« On a vraiment modifié tous les écosystèmes, se désole Louise Gratton. Les polluants perpétuels [les perfluorés] et les microplastiques, on est pris avec, ils vont rester là. Et on commence à peine à mesurer leur impact. »

Viser un retour à l’état sauvage absolu ressemble donc à une fausse bonne idée. D’ailleurs, comment déterminer cet état pour un écosystème dans un monde qui change constamment ? Aussi, un milieu qui retrouverait ses conditions d’il y a 100 ans serait-il encore viable avec le réchauffement climatique ?

Mais rien de tout ça ne justifie l’inaction. Malgré la pollution, beaucoup d’écosystèmes continuent de fonctionner, souligne la consultante en environnement active depuis plus de 40 ans.

Vu l’état de la planète, la priorité devrait donc être de redonner leurs fonctions au plus grand nombre d’écosystèmes possible, juge Louise Gratton. De manière qu’ils créent à nouveau de la biodiversité en remplissant leurs rôles dans la filtration de l’eau, la pollinisation, la production de nourriture et de ressources, la régulation du climat, etc. Bref, qu’ils redeviennent juste assez sauvages.

Voilà un objectif beaucoup plus réaliste. « Je suis assez confiante, on peut y arriver, observe-t-elle. Bien sûr, il y a une part d’incertitude, mais il faut vivre avec. On n’a pas le loisir de ne pas essayer. »

Attention, toutefois, prévient Louise Gratton, de miser sur des succès de restauration pour s’autoriser la destruction de milieux à peu près intacts, sous prétexte qu’ils seront recréés ailleurs.

« Là, ça ne marche pas. Il faut un peu d’humilité par rapport à ce qu’on peut faire », lance-t-elle.

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Louise Gratton, présidente du C.A. de Nature Québec et cofondatrice de Corridor appalachien

On n’a pas encore prouvé qu’on était capables de restaurer des milieux pour qu’ils aient vraiment toutes les fonctionnalités d’un écosystème.

Louise Gratton, présidente du C.A. de Nature Québec

Une tâche qui reste colossale

Mais alors, par où commencer ? Dans ses cibles, le Cadre Kunming-Montréal insiste sur la protection et la restauration de « zones d’une grande importance en matière de biodiversité ». Une forêt tempérée abrite davantage de vie qu’une région polaire, par exemple.

IMAGE FOURNIE PAR WWF-CANADA

Au Canada, sans surprise, c’est dans le sud du pays que se trouvent les milieux les plus riches. Les efforts de restauration devraient donc s’y concentrer, conclut une étude publiée le printemps dernier dans la revue Conservation Science and Practice3.

Le biologiste James Snider, de la section canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada), a cosigné l’étude. Malgré l’agriculture intensive très répandue dans les basses terres du Saint-Laurent, il y voit de belles occasions de restauration. Selon l’étude, c’est même une des régions du pays où les efforts de restauration donneraient les meilleurs résultats.

PHOTO FOURNIE PAR WWF-CANADA

James Snider, vice-président du département science, savoir et innovation pour la section canadienne du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada)

Avec des bandes riveraines où poussent arbres, arbustes et autres plantes pérennes, « les agriculteurs peuvent adopter des pratiques de gestion bénéfiques pour l’environnement, la qualité de l’eau, les oiseaux et d’autres espèces », dit-il. Certaines terres moins productives pourraient aussi être reboisées afin de créer de nouveaux habitats.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Même là où se pratique une agriculture intensive, des bandes riveraines élargies ont un impact positif sur la biodiversité. Elles servent notamment d’habitat pour des oiseaux insectivores dont la présence peut réduire le recours à certains pesticides.

Au Québec, la Commission de protection des terres agricoles mène d’ailleurs actuellement une réflexion sur l’avenir des terres arables. Louise Gratton espère que l’exercice mènera à la création de davantage d’espaces plus naturels dans les zones cultivées, « parce qu’il est démontré qu’ils procurent des bénéfices à l’agriculture ». En attirant plus d’oiseaux insectivores grâce à des bandes riveraines élargies, certains agriculteurs ont par exemple eu besoin de moins de produits chimiques pour protéger leurs récoltes.

Comme dans la plupart des endroits habités du monde, la restauration s’annonce néanmoins difficile dans le sud du Québec. « Il est important que nous soyons de plus en plus conscients de l’ampleur de la tâche qui nous attend. Si le Canada est sérieux quand il promet de restaurer 30 % des écosystèmes, on parle de millions d’hectares », prévient James Snider.

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La forêt ancienne de la Réserve écologique de la Forêt-la-Blanche, en Outaouais. Ce type d’écosystème, avec tous ses microhabitats et ses couches de végétation, prend des centaines d’années à s’établir.

Restaurer, faut-il le rappeler, c’est cher, ça prend beaucoup d’espace et, surtout, du temps. Une forêt ancienne avec tous ses microhabitats et ses couches de végétation, on peut la couper en quelques heures, mais « elle prend 300 ou 400 ans à revenir », rappelle Louise Gratton.

À condition qu’un incendie de forêt ne vienne pas tout anéantir avant que l’écosystème soit assez résilient pour se rétablir de lui-même…

Restaurer 30 % des écosystèmes dégradés d’ici 2030, c’est plus ou moins réalisable, admet Mme Gratton. Mais ce genre de cibles concrètes a le mérite de nous atteler à la tâche, ajoute celle qui, loin d’être découragée, se dit inspirée par le fait d’entreprendre des actions qui auront des effets dans un avenir souvent éloigné.

« Peu importe où s’en va la planète, l’idée, c’est d’avoir une vision qui va au-delà de notre propre vie, dit-elle. Ça, ça me donne espoir. »

1. Lisez « Sept des huit limites planétaires franchies » 2. Lisez « Des microplastiques découverts dans les glaces de l’Antarctique » 3. Consultez l’étude Prioritizing ecological restoration of converted lands in Canada by spatially integrating organic carbon storage and biodiversity benefits (en anglais)

50 millions d’hectares

Environ 50 millions d’hectares de terre, soit à peu près la moitié de la taille de l’Ontario, ont été convertis aux fins d’utilisation humaine (terres agricoles, routes, barrages, etc.) au Canada.

Source : WWF-Canada

3,9 millions d’hectares

Une étude publiée en avril dans Conservation Science and Practice a identifié jusqu’à 3,9 millions d’hectares de terres converties où la restauration potentielle serait optimale, tant pour la biodiversité que pour le climat. Ces terres se trouvent surtout dans le sud de l’Ontario, du Québec et du Manitoba.

Source : WWF-Canada