La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

On peut avoir du mal à distinguer les adjectifs semblable et similaire, très proches de sens. On doit surtout retenir qu’ils ne s’emploient pas de la même façon.

À l’écrit, on doit encore éviter la construction fautive « similaire à », même si elle est très répandue. Cet adjectif ne s’emploie pas avec la préposition à.

On écrit bien « Nos deux cas sont similaires » et non « Ton cas est similaire au mien ». Ou on peut aussi écrire, plutôt : « Ton cas est semblable au mien ». Au lieu d’écrire : « Que ferait l’opposition dans une situation similaire à celle-ci ? », on écrira : « Que ferait l’opposition dans une situation similaire ? » ou « dans un cas pareil » ou « dans une situation semblable ».

Les deux adjectifs sont des doublets, c’est-à-dire des mots « de même étymologie, mais de forme différente et d’emploi différemment spécialisé ». Semblable est le doublet populaire et similaire, le doublet savant.

TERMIUM Plus explique que c’est le degré de ressemblance qui distingue (un peu) les deux termes : des maisons semblables sont presque pareilles et des maisons similaires sont à peu près pareilles. Des maisons vraiment pareilles sont quant à elles identiques.

Le Dictionnaire des difficultés et pièges de la langue française souligne que similaire s’emploie plutôt dans le domaine commercial ou dans le domaine technique. L’entreprise n’a pas utilisé le même procédé que d’habitude, mais un procédé similaire.

On peut aussi employer l’adjectif analogue en ce sens. La construction avec la préposition à est correcte. Leurs situations ne sont pas analogues. Une découverte analogue à la sienne.

On peut également employer comparable, qui se construit avec à ou avec, selon la phrase. Ce bolide de course est comparable à un avion. Le Multidictionnaire de la langue française explique que dans une phrase négative, on emploie avec pour des choses différentes et à pour des choses semblables. Les végétaux ne sont pas comparables avec les minéraux. Ces résultats ne sont pas comparables à ceux de l’an dernier. Sa situation actuelle est comparable à la mienne. Cet évènement n’a rien de comparable avec ce qui s’est passé hier.

Comment prononcer le verbe pelleter ?

Est-ce qu’on devrait dire je pellette ou je pelte ?

Réponse

L’usage est de ne pas prononcer la deuxième syllabe. C’est donc je « pèlt », [pɛlt].

« Le verbe pelleter est très courant au Québec, alors qu’il est rarement employé en France. Sa prononciation est tellement ancrée dans l’usage québécois qu’il ne semble pas possible de la remplacer aujourd’hui par une autre, plus conforme aux règles de prononciation standard, indique l’Office québécois de la langue française (OQLF).

« En outre, les ouvrages de référence québécois admettent cette prononciation. La prononciation [pɛlt] (pèlt) est donc entérinée par l’Office québécois de la langue française, même dans un registre soigné.

« Ce trait n’est pas propre au Québec, explique encore l’OQLF. Il s’agit là d’une tendance bien attestée en français, qui consiste à uniformiser la conjugaison des verbes qui ont un radical qui change à l’oral. Ainsi, on prononce la plupart des autres formes de la conjugaison comme on prononce l’infinitif. »

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.