Dépotoirs sur le point de déborder, ballots de recyclage qui s’empilent, compost exporté hors province : la gestion des matières résiduelles donne des maux de tête à la métropole. Au point parfois de décourager les bonnes habitudes. Mais le temps presse pour l’adoption de solutions pérennes… sans quoi le Grand Montréal risque de ne plus savoir quoi faire d’une partie de ses détritus.
Un dossier de Philippe Teisceira-Lessard

Bac noir : « point de rupture » à l’horizon

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

L’an 2029. L’année est encerclée au feutre rouge dans l’esprit de Marie-Andrée Mauger, élue responsable de l’environnement à la Ville de Montréal. C’est l’échéance de fonctionnement pour le dépotoir où le Grand Montréal envoie la moitié de ses ordures.

Alors que la métropole rate largement ses cibles de diminution de production de déchets, la destination de ceux-ci préoccupe de plus en plus les autorités municipales, qui tentent de trouver de nouvelles solutions de rechange. Et des voix s’élèvent pour écarter les mégadépotoirs actuels au profit de sites plus petits et plus près des citoyens, au risque de soulever un tollé.

« C’est très préoccupant et ça nous appelle à l’action. Il ne reste plus beaucoup de temps, a indiqué Mme Mauger en entrevue. Au rythme actuel des choses, c’est vraiment très préoccupant. »

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Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement à la Ville de Montréal

En 2020, le Grand Montréal produisait annuellement environ trois quarts de tonne de déchets par personne, soit 758 kg, tous secteurs confondus, c’est-à-dire plus de 11 fois le poids moyen d’un adulte. L’objectif fixé par les maires de la région était plutôt de 600 kg par personne. La région risque fort de rater l’objectif provincial de 525 kg d’ici 2024.

Les pires élèves ? Les chantiers de construction et de démolition, qui envoient à l’enfouissement la vaste majorité des déchets qu’ils produisent alors qu’une bonne partie serait récupérable avec un peu d’efforts. Le secteur affiche un taux de valorisation de moins de 20 %, selon les données de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

Les données de production de déchets sont sensiblement plus basses pour la ville de Montréal. Mme Mauger appelle d’ailleurs les villes de banlieue à emboîter le pas à la métropole. « On voit qu’il y a des écarts : il y a des municipalités et des arrondissements qui sont de grands générateurs de matières résiduelles et d’autres qui sont déjà tout près de la cible », a-t-elle dit.

Vivre près de ses déchets

Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, ne se formalise pas trop de l’échéance de 2029 pour l’installation d’enfouissement de Terrebonne. « Ça m’étonnerait énormément qu’elle ferme », a-t-il dit, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une échéance quant à l’espace physique pour accueillir les ordures, mais plutôt d’une échéance quant au permis de fonctionnement. Et Québec ne fermera pas sans avertissement le plus gros dépotoir de la province.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Vue aérienne du site d’enfouissement technique de Terrebonne, où 48 % des déchets du Grand Montréal sont enfouis.

« Je ne dis pas que c’est une bonne nouvelle qu’il s’agrandisse. Nous, on aimerait bien que le site serve uniquement les besoins régionaux de la Rive-Nord », a ajouté M. Ménard.

Son organisation milite en faveur d’une cause peu populaire : le rapprochement entre les dépotoirs et les citoyens qui les utilisent. D’abord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, mais surtout pour que chacun réalise l’impact que ses déchets ont sur l’environnement.

« Lorsque c’est chez nous, on fait attention à ce qu’on met dedans [la poubelle] », a-t-il affirmé. Le système actuel [des mégadépotoirs en zone rurale] crée un coût d’enfouissement artificiellement bas qui n’incite personne à faire de vrais efforts pour réduire le volume d’ordures envoyé à l’enfouissement.

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) estime aussi que l’époque des mégadépotoirs délocalisés tire à sa fin. Elle estime qu’un « point de rupture arriverait en 2033, où les capacités d’enfouissement ne seraient pas suffisantes » pour ses besoins.

« On a le souci, la préoccupation d’assumer la responsabilité de nos déchets. On veut à l’avenir que nos déchets soient enfouis (ou passent par une autre solution pour les résidus ultimes) sur notre territoire », a expliqué Émilie Charbonneau, cheffe d’équipe à l’environnement pour la CMM.

Ça va être un défi, parce qu’on va se heurter vite au phénomène du “pas dans ma cour”.

Émilie Charbonneau, cheffe d’équipe à l’environnement pour la CMM

Trois décennies après la fermeture du dépotoir de la carrière Miron – devenu le parc Frédéric-Back – et de l’incinérateur des Carrières, la CMM explore donc la possibilité d’accueillir à nouveau des ordures dans l’île de Montréal. Karel Ménard évoque la carrière Demix, dans l’est de Montréal, comme un emplacement possible.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets

« L’autonomie régionale, c’est un enjeu qui existe depuis longtemps », a répondu Mme Mauger. Mais « s’il faut commencer à regarder sur l’île de Montréal où on peut avoir un site d’enfouissement, ça va être très difficile ».

Réduction à la source

Parce que la crise à l’horizon devrait convaincre les Montréalais d’agir à leur échelle, croit Marie-Andrée Mauger. Le scénario d’un dépotoir à Montréal, « c’est peut-être [ce] qui va amener toute la population et les parties prenantes à passer à l’action et à requestionner leurs efforts par rapport à la réduction de ce qui est envoyé à l’enfouissement », espère l’élue.

À son avis, la solution passe par la réduction à la source de la production des déchets. Une consommation plus raisonnée et plus locale contribuerait à modérer l’enfouissement. « Il faut diminuer notre consommation des ressources à l’échelle planétaire. On a un rythme de vie qui fait en sorte qu’il faudrait quatre planètes pour le soutenir », dit-elle.

On est à la croisée des chemins où il faudrait accepter ce questionnement individuel et sociétal.

Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement à la Ville de Montréal

« Il faudrait qu’on change notre façon de consommer, notre façon d’emballer », confirme Marc Olivier, expert des matières résiduelles qui enseigne à l’Université de Sherbrooke. Il estime que Québec accorde trop facilement des permis d’agrandissement aux sites d’enfouissement, faisant l’économie d’une véritable réflexion sur le sujet.

En chiffres

52 %

Plus de la moitié des ordures du Grand Montréal sont enfouies à l’extérieur du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal.

3 millions

En tonnes, c’est la quantité de déchets produits dans le Grand Montréal qui ont été enfouis ou brûlés, soit l’équivalent de presque 13 Wonder of the Seas, le plus gros paquebot sur la planète.

Source : CMM (2020)

Bac brun : six mois de paralysie

PHOT DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Les chantiers des deux usines qui devaient valoriser le compost de la métropole sont pratiquement paralysés depuis maintenant six mois, ajoutant des délais d’attente à ces projets d’un tiers de milliard de dollars, déjà en retard. Rien pour convaincre les Montréalais de remplir leurs bacs bruns, dont la popularité est en baisse selon les dernières données disponibles.

Au cœur du problème : un conflit commercial impliquant l’entreprise qui a obtenu les contrats de construction (Veolia), son sous-traitant (EBC) et la Ville de Montréal. En 2019, Veolia a remporté les appels d’offres pour construire le centre de traitement des matières organiques de Saint-Laurent, ainsi que l’usine de biométhanisation de Montréal-Est. Elle a confié les deux projets forfaitaires, d’une valeur totale de 340 millions, à EBC.

Veolia réclame maintenant des millions de dollars à l’Hôtel de Ville en plaidant avoir subi les contrecoups de la pandémie et de la guerre en Ukraine, qui ont compliqué les chaînes d’approvisionnement. EBC, qui n’était plus payé, a déserté les deux chantiers en juillet dernier.

« On garde le cap sur une résolution de ce conflit. C’est un litige commercial, il y a déjà eu des discussions avec la Ville, encore cette semaine, a affirmé Marie-Andrée Mauger, élue responsable de l’environnement au sein de l’administration Plante. Je ne vous dirai pas que c’est facile, mais on ne lâche pas les efforts. »

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Le site de Saint-Laurent, qui fabriquera du compost, « est presque terminé », assure Marie-Andrée Mauger, élue responsable de l’environnement au sein de l’administration Plante.

Entre octobre et décembre, de brefs travaux ont eu lieu afin de préparer les structures en construction pour l’hiver, ainsi que pour réaliser des éléments accessoires. « Ça a fait augmenter encore le taux d’achèvement de ces deux infrastructures », a assuré Mme Mauger. Le site de Saint-Laurent, qui fabriquera du compost, « est presque terminé, vraiment. Il est à plus de 90 % de taux d’achèvement ».

Mais les retards sont si importants – et imprévisibles – que Montréal a dû attribuer de nouveaux contrats intérimaires pour gérer le contenu des bacs bruns de la métropole. Une bonne partie de ces matières organiques est envoyée en Ontario et continuera de l’être jusqu’à ce que les usines montréalaises soient inaugurées. Le compost actuellement produit avec les bacs bruns des Montréalais – qui coûte des millions de dollars en argent public – n’est pas d’assez bonne qualité pour être utilisé en agriculture.

« Les Montréalais et les Montréalaises méritent mieux », a fait valoir Stéphanie Valenzuela, élue de l’opposition officielle à l’hôtel de ville. « Il faut comprendre que la date initiale de fin de travaux pour le centre de traitement des matières organiques de Saint-Laurent, c’était septembre 2021 ! » Mme Valenzuela déplore le « manque de transparence » de l’administration Plante dans ce dossier.

EBC n’a pas voulu faire de commentaires. « Les discussions continuent […] afin de trouver une solution acceptable pour toutes les parties », a indiqué Veolia par courriel. « Pendant ce temps, le travail d’ingénierie continue. Nous reconnaissons l’importance des ces projets pour la communauté. »

Le compostage en berne

Ces problèmes ne contribueront en rien à convaincre les Montréalais d’utiliser davantage leur bac brun.

Pour la deuxième année consécutive, d’ailleurs, la popularité globale du compostage était en berne en 2022, malgré la multiplication des bacs bruns dans la ville. « Il y a certains facteurs qu’on soupçonne, notamment l’effet de la pandémie sur le taux de participation, une diminution peut-être un peu de la population montréalaise. Il y a aussi le ralentissement économique », a expliqué le fonctionnaire responsable du service de l’environnement, Roger Lachance, le mois dernier.

En 2022, la quantité globale de déchets de table compostés était en diminution de 4 % par rapport à l’année précédente. Les Montréalais ont mis au bac brun environ 104 000 tonnes de matières organiques, soit un peu plus de 50 kg par personne.

Mais la Ville de Montréal estime que les sacs de poubelle sont encore remplis à 57 % de matières qui devraient se retrouver au compost, toujours selon le service de M. Lachance.

Le problème, selon l’expert Marc Olivier, de l’Université de Sherbrooke : « Dès qu’on arrive dans un milieu bâti qui est trop dense, les taux de participation chutent considérablement », a-t-il dit, soulignant les problèmes à intégrer les bacs bruns dans les bâtiments de neuf logements et plus. Les odeurs, le nettoyage nécessaire des bacs et le manque d’espace physique sont autant de freins.

On a du travail à faire, il faut convaincre du monde et notamment des concierges de mettre des systèmes en place.

Marc Olivier, chimiste spécialisé en environnement et en gestion des matières dangereuses à l’Université de Sherbrooke

Dans les grands immeubles de Montréal, « ça n’a pas de bon sens présentement », la participation aux collectes de compost (et même de recyclage), a-t-il déploré. « C’est la grosse catastrophe. »

Mme Mauger croit toutefois avoir un atout dans sa poche pour convaincre davantage de Montréalais d’utiliser leur bac brun : la simplicité du tri et l’impact direct sur l’environnement.

« C’est ultra-positif de participer à la collecte des matières organiques. On crée du compost, des matières vivantes pour enrichir nos sols, et on crée aussi un gaz naturel renouvelable par biométhanisation, a-t-elle dit. Les filières associées au compost sont ultra-positives. Et c’est simple, le compost : […] ç’a déjà été vivant ? C’est compostable. »

En chiffres

36 %

Proportion des résidus organiques produits dans le Grand Montréal qui sont compostés.

72 %

Près des trois-quarts des habitations montréalaises sont actuellement desservies par un bac brun.

Source : Ville de Montréal

Bac vert : la dernière crise du recyclage ?

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Mauvais tri, ballots qui s’accumulent, guerre d’usure avec l’opérateur : Montréal est passé à un cheveu de devoir interrompre la collecte du recyclage en 2022, une crise qui s’est finalement résorbée sans dégâts majeurs. Et si la chance leur sourit, il pourrait s’agir des derniers problèmes de recyclage que les fonctionnaires et les élus de la métropole auront à gérer.

Dès le 1er janvier 2025, ce sont les producteurs d’emballages eux-mêmes qui devront gérer les centres de tri au Québec.

Au cœur de la débâcle de 2022 : l’entreprise Ricova, qui n’a jamais réussi à atteindre une qualité de production satisfaisante au tout nouveau centre de tri de Lachine et qui s’est retrouvée incapable d’écouler ses ballots de matières à recycler.

Ceux-ci s’accumulaient à l’intérieur et à l’extérieur des installations, au point où Ricova a menacé de fermer les deux centres de tri qu’elle exploite, forçant une interruption des collectes. Montréal l’a écartée au profit de l’entreprise de réinsertion sociale Via, qui facture plus cher à la Ville, mais obtient de meilleurs résultats.

« Les quantités de matières récupérées ont progressé pour passer de 164 kg par personne en 2017 à 215 kg par personne en 2020 », selon la CMM.

« C’est quand même notable qu’on ait réussi à faire une transition, au mois d’octobre, sans aucun fracas, sans aucun bris de service. Du jour au lendemain, à minuit, on est passés de Ricova à la société Via », a fait valoir Marie-Andrée Mauger, élue responsable de l’environnement au sein de l’administration montréalaise.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

La cour du centre de tri de Lachine remplie de ballots de papier, l’été dernier

« En l’espace de deux mois, ils sont passés d’un taux de contamination [des ballots de] papier mixte de 30 % à 10 %, voire un peu moins. L’objectif en 2023, c’est de continuer à faire diminuer ce taux de contamination […] pour avoir moins de 5 % de contamination. »

Mme Mauger espère que cette amélioration de la qualité du tri permettra à Via d’écouler ses ballots au Québec. Ricova préférait exporter les siens, notamment vers des pays en voie de développement où les normes environnementales sont moins serrées. Au risque, une fois leur modèle d’affaires étalé sur la place publique, de décourager les Montréalais de participer à la collecte.

Les producteurs bientôt responsables de leurs emballages

Dès janvier 2025, selon le calendrier actuel, ces problèmes reposeront sur les épaules des producteurs d’emballages.

Les fabricants d’emballages « eux-mêmes vont s’assurer d’optimiser les coûts et d’optimiser les emballages, parce que ce sont eux qui vont prendre directement les contrats avec les centres de tri », a expliqué Émilie Charbonneau, responsable de l’environnement à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). C’est ce que le gouvernemental provincial appelle la responsabilité élargie des producteurs.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Émilie Charbonneau, responsable de l’environnement de la Communauté métropolitaine de Montréal

C’est l’organisme Éco Entreprises Québec qui gérera le système au nom des producteurs d’emballage. Un appel à projets pour la construction d’un nouveau centre de tri dans l’est de Montréal a déjà été publié le mois dernier. Éco Entreprises Québec devra aussi conclure des contrats avec les opérateurs de centres de tri existants.

« Je ne pense pas que ça va changer grand-chose pour le citoyen (il va toujours mettre son bac de recyclage à la rue le bon jour), mais toute la mécanique, la gestion, le paiement derrière vont être faits par l’entreprise privée », s’est réjoui Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets.

Ultimement, c’est une bonne chose que la responsabilité soit transférée à l’entreprise privée, parce qu’elle va être responsable de ce qu’elle met sur le marché. Et si elle met de la cochonnerie sur le marché, elle va devoir la gérer, sa cochonnerie, ou encore éviter de la produire.

Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets

L’environnementaliste insiste toutefois sur l’importance de la transparence publique dans ce type de système, afin de s’assurer que les produits recyclables continuent d’être recyclés de façon adéquate.

« Le gaspillage, on n’en veut pas »

Entre-temps, Montréal et le Grand Montréal tentent de réduire à la source la quantité de matières recyclables consommées par les citoyens.

L’automne dernier, le bras de fer entre Valérie Plante et Postes Canada quant à la distribution automatique du Publisac dans certains quartiers de Montréal a fait couler beaucoup d’encre. Transcontinental, qui exploite le Publisac, s’était vu interdire sa distribution dans la métropole, avant de se tourner vers la société publique fédérale pour accomplir le travail. Cette dernière n’est pas soumise à la réglementation municipale.

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En octobre dernier, Valérie Plante avait dénoncé la décision de Postes Canada de poursuivre la distribution du Publisac.

« Le modèle basé sur le gaspillage, on n’en veut pas à Montréal », avait lancé Valérie Plante en octobre. « Le gouvernement fédéral et Postes Canada : mettez vos culottes ! II faut que les messages [sur la transition écologique] suivent les actions. » Postes Canada a interrompu cette distribution deux mois plus tard.

Par ailleurs, toujours l’automne dernier, Montréal a interdit la distribution des sacs d’emplettes en plastique – peu importe leur épaisseur. Dès mars, plusieurs produits de plastique à usage unique seront largement bannis, dont les pailles, les assiettes et les ustensiles.

En chiffres

50 %

À peine la moitié des matières recyclables du Grand Montréal sont recyclées.

Source : CMM (2020)