La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

La reprise de l’information dans un texte est une grande source d’erreurs. Par exemple, un nom singulier est fréquemment employé avec un pronom de troisième personne du pluriel.

Il n’est pas rare de lire un enchaînement fautif comme celui-ci : « La petite famille a quitté la ville pour la banlieue. Ils ont emmené avec eux leurs trois chiens. » Ou celui-là : « Le couple a connu des difficultés. Ils sont heureux de dire que leurs problèmes sont aujourd’hui derrière eux. »

Le sujet singulier, famille ou couple, même s’il désigne plus d’une personne, doit être repris avec un pronom et un déterminant également singuliers. Il faudrait donc écrire : « La petite famille a quitté la ville pour la banlieue. Elle a emmené avec elle ses trois chiens. » Et : « Le couple a connu des difficultés. Il est heureux de dire que ses problèmes sont aujourd’hui derrière lui. »

Il arrive aussi souvent qu’un pronom masculin soit employé avec le nom féminin personne. On lit alors : « De nombreuses personnes ont été blessées. Ils ont été transportés à l’hôpital. » L’enchaînement correct serait : « De nombreuses personnes ont été blessées. Elles ont été transportées à l’hôpital. »

On voit également souvent le mot monoparental employé comme substantif, bien que ce soit un adjectif. De plus, cet adjectif est employé pour qualifier une personne, ce qui devrait être évité. Le père et la mère sont les parents d’un enfant, pas ses « parentaux ». On écrit correctement un congé parental, l’autorité parentale. Mais on évitera d’écrire au sujet d’une femme qui élève seule ses enfants que c’est « une monoparentale ».

Le terme famille monoparentale s’emploie toutefois bien pour désigner une « famille où il y a un seul parent, le plus souvent la mère ». Être chef de famille monoparentale. Cet organisme vient en aide aux familles monoparentales.

On peut aussi simplement parler d’une mère seule (et d’un père seul). Elle élève seule son enfant. Cet enfant a été élevé par son père. Une mère chef de famille (ou cheffe).

Courrier

Qui mène ?

Existe-t-il un mot en français pour leader ?

Réponse

On peut, selon le contexte, employer les noms chef, chef de file, dirigeant, meneur ou responsable, si on veut éviter leader. Ou dire d’une personne qu’elle est à la tête d’une entreprise.

Mais on ne devrait pas condamner leader, « en usage et légitimé partout dans la francophonie », comme le souligne la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française. « Ce nom, emprunté à l’anglais il y a plus d’un siècle et demi, est admis en français », fait aussi remarquer le Multidictionnaire de la langue française.

On peut aussi parler du numéro un. On ne dit pas « numéro une », même lorsqu’il s’agit d’un sujet féminin. L’accord de l’adjectif numéral cardinal un se fait toujours avec le substantif masculin numéro. La joueuse de tennis numéro un. Veuillez répondre à la question numéro un, à la première question. On peut aussi employer l’adjectif meilleur : la meilleure équipe. Un géant agroalimentaire. Une superpuissance.

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.