La langue française évolue à une vitesse folle. Chaque semaine, notre conseillère linguistique décortique les mots et les expressions qui font les manchettes ou qui nous donnent du fil à retordre.

Un incendie est un « grand feu qui, en se propageant, cause des dégâts importants ». C’est pourquoi on peut préférer le terme incendie de forêt à feu de forêt. Au pluriel, on écrira des incendies de forêt, en laissant forêt au singulier. Les incendies de forêt menacent l’ouest du Canada.

On évitera de dire qu’un incendie est « hors de contrôle » ou qu’il n’est pas « sous contrôle », deux expressions calquées sur l’anglais faciles à remplacer. Les pompiers ont réussi à circonscrire, à enrayer, à éteindre, à maîtriser l’incendie. L’incendie n’est pas encore maîtrisé. L’incendie continue de se propager, continue à s’étendre. L’incendie de forêt situé près de Lytton prend de l’ampleur. Hectares dévastés par le feu.

Soulignons par ailleurs que les noms pyromane et incendiaire ne sont pas des synonymes. « Le terme pyromane désigne une personne qui souffre d’une impulsion obsédante qui la pousse à allumer des incendies. La pyromanie est donc une maladie et relève de la psychiatrie. Le terme incendiaire désigne une personne qui allume volontairement un incendie, explique la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française. [...] Tant qu’on ne connaît pas les motifs qui ont poussé un individu à allumer un incendie, il vaut mieux le désigner comme un incendiaire. » Néron l’incendiaire. Les conclusions de l’enquête confirment que ces incendies volontaires étaient le fait d’un pyromane.

Comme les ouragans, les incendies de forêt sont parfois baptisés. On a ainsi parlé des incendies Not Creative ou Woolsey. Mais puisque ces noms ne sont pas attribués de façon rigoureuse comme c’est le cas pour les ouragans, on ne les met pas en italique dans un texte.

Ils peuvent être choisis par le répartiteur qui envoie des pompiers sur les lieux ou par les premiers répondants eux-mêmes, par exemple. Si plusieurs incendies font rage au même moment, le nom sert à gagner du temps, à guider les pompiers. Il sera inspiré des particularités du lieu de l’incendie, d’un point de repère quelconque — Woolsey est le nom d’un canyon en Californie — ou même de l’absence de repère intéressant (d’où le nom Not Creative, a-t-on pu lire dans un article du New York Times).

COURRIER

Jour férié

J’aimerais que vous parliez de la confusion qui existe à propos des termes jour férié et congé férié. Je sais que l’on devrait seulement parler de jours fériés.

Réponse

En effet. L’adjectif férié « se dit d’un jour de congé pour célébrer une fête ». La fête du Travail est un jour férié. Magasin fermé les dimanches et jours fériés. Jours ouvrables et jours fériés.

« Le terme congé férié est déconseillé pour désigner ce concept, puisque c’est le jour qui est férié et non le congé. Lorsque l’employeur est tenu de donner congé au salarié sans perte de salaire, on parlera plutôt de jour férié payé », explique le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française, qui ajoute : « Le calque de l’anglais congé statutaire est déconseillé. En français, l’adjectif statutaire a le sens de “ce qui est prévu dans les statuts d’une société ou d’un organisme”. »

Vous avez des questions sur la langue française ? Posez-les à notre conseillère linguistique. Elle répondra à une question chaque dimanche.