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Plusieurs pays de l’OTAN ont indiqué à la Finlande (qui n’est pas membre de l’organisation, mais souhaite le devenir) qu’ils interviendraient militairement si la Russie l’attaquait. Pourtant, le prétexte donné par l’OTAN pour ne pas intervenir en Ukraine, c’est que le pays n’est pas membre.

D. Deschamps

Selon l’article 5 de la charte de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), si l’un des membres de cette alliance est attaqué, les autres le défendront.

La Finlande et la Suède, qui ont récemment soumis leur candidature à l’OTAN, souhaitent bien sûr bénéficier de cette protection. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’imprévisibilité de Vladimir Poutine n’ont rien de rassurant pour les dirigeants comme pour les citoyens des deux pays nordiques.

« Le processus qu’ils ont entamé devrait prendre quelques mois, avant que les deux pays soient reconnus comme membres », explique Michel Fortmann, professeur honoraire au département de science politique de l’Université de Montréal.

D’ici là, certains pays de l’OTAN ont effectivement promis de protéger les deux futurs membres en cas d’agression. En revanche, « c’est un engagement plutôt symbolique, dans la mesure où personne ne s’attend à ce que la Russie attaque l’un des deux pays prochainement », souligne l’expert, qui est aussi chercheur au Centre d’études et de recherches internationales.

L’Ukraine n’est évidemment pas dans la même situation. Dans son cas, il est trop tard, la Russie a déjà donné l’assaut. Une intervention de l’OTAN, dans les circonstances, voudrait dire déclarer la guerre au régime de Vladimir Poutine.

Et ça, au sein des nations membres de l’OTAN, c’est quelque chose qu’on cherche à éviter à tout prix. Par-dessus tout parce qu’une Troisième Guerre mondiale n’est à l’ordre du jour d’aucun de ces pays et que la menace de l’utilisation de l’arme nucléaire par le régime russe n’est pas à prendre à la légère.