Vous avez des questions sur nos éditoriaux ? Des interrogations sur les sujets chauds de l’actualité ? Chaque semaine, l’équipe éditoriale répond aux lecteurs de La Presse.

Pourquoi prendre un rappel du vaccin quand on vient d’avoir la COVID-19 ? Ça donne quoi, quand on sait que le virus va revenir seulement vers novembre-décembre si on regarde les deux dernières années, comme les virus hivernaux ?

Steve Pelletier

À l’approche de Pâques, bien des Québécois qui ont attrapé la COVID-19 durant le temps des Fêtes se demandent si le temps est venu d’obtenir leur troisième dose de vaccin.

Selon des études sérologiques, de 30 à 40 % de la population a contracté le virus depuis le début de la vague Omicron, ce qui représente facilement 3 millions de Québécois. Pour ceux qui n’avaient pas eu le temps d’obtenir la troisième dose, quel est le meilleur moment de relever leur manche ?

Rappelons d’abord que le fait d’avoir contracté le virus leur procure une protection adéquate. Même si les risques de réinfection sont faibles, on peut recevoir une dose de rappel en respectant un intervalle de trois mois après avoir eu la maladie, selon le Comité d’immunisation du Québec.

Mais il n’y a pas de presse. Même si on observe en ce moment une remontée des cas, « il n’y a aucun problème à attendre au début de l’automne », indique Gaston De Serres, médecin-épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Qui sait, l’automne prochain, les sociétés pharmaceutiques auront peut-être développé un vaccin qui ciblera les nouveaux variants, plutôt que le virus d’origine.

Pour ceux qui ont reçu une troisième dose, l’INSPQ recommande d’ailleurs de mettre en place une campagne de vaccination pour une dose de rappel, la quatrième, à partir de septembre prochain ou un peu plus tard vers la mi-octobre.

Cette dernière option permettrait d’offrir le vaccin en même temps que celui de l’influenza, ce qui faciliterait l’acceptabilité et la faisabilité. Et cela procurerait une immunisation optimale au moment où le retour des activités intérieures et le temps des Fêtes font grimper les risques de contagion, comme on l’a vu en décembre 2020 avec la deuxième vague et en décembre 2021 avec la cinquième vague.

Mais il faut aller le plus vite possible pour les personnes plus vulnérables, précise l’avis de l’INSPQ diffusé jeudi 1. On parle ici des gens qui vivent en CHSLD, en RPA ou dans d’autres milieux fermés où les cas positifs provoquent un branle-bas de combat très nocif pour la qualité de vie.

Et il faut rappeler que l’âge augmente considérablement le risque de complications et de décès. Par rapport aux personnes de 0-59 ans, le risque de mort est 21 fois plus élevé chez les 60-79 ans et 191 fois plus élevé chez les 80 ans et plus, indique une analyse de la période du 2 janvier au 12 mars 2022.

Voilà des chiffres qui nous rappellent l’importance de rester vigilants avec les aînés, même si les mesures sanitaires ont fondu aussi vite que la neige au printemps.

1. Consultez le site de l’Institut national de santé publique du Québec