Vague après vague, la crise sanitaire aura eu des répercussions dans toutes les sphères de notre vie. Dans son sillage, elle laisse toutefois de précieux enseignements. Voici 19 de ces leçons tantôt inattendues, tantôt cuisantes, de ces deux années de pandémie.

Moins de fax, plus de transparence

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Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement

La crise sanitaire nous a appris que les gouvernements ont tout avantage à communiquer de manière claire et transparente avec le public, tout en mettant de l’avant un message scientifique plutôt que politique. La Nouvelle-Zélande, qui s’est rapidement distinguée dans sa gestion de la pandémie, en est d’ailleurs un exemple. Son succès au début de la pandémie a été expliqué par « une gouvernance décisive, une communication efficace et une forte adhésion de la population », ont observé des chercheurs dans une étude publiée en octobre 2020 dans la revue scientifique The Lancet.

Alice Girard Bossé

La planète est plus petite qu’on le croyait

On l’a constaté à nos dépens : le partage inégal des vaccins entre les pays favorise l’émergence de variants. L’entraide entre les pays est donc essentielle. Bien que la vaccination ait progressé à l’échelle mondiale – le nombre de doses administrées dépasse les 9 milliards –, sa progression varie énormément d’un pays à l’autre, selon le dernier rapport de la Banque mondiale sur les perspectives économiques publié en janvier. Plus de 75 % des personnes dans les pays développés ont reçu au moins une dose de vaccin, contre 8 % des habitants des pays à faible revenu. Au cours des derniers mois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a également rappelé qu’il est important que les dirigeants du monde entier ne pénalisent pas les pays qui signalent la découverte de nouveaux virus ou variants sur leur territoire. « Il est crucial que les pays qui sont transparents avec leurs données soient soutenus, car c’est le seul moyen de s’assurer que nous recevons les données importantes en temps opportun », a exhorté l’OMS.

Alice Girard Bossé

L’isolement peut tuer

Une des leçons qu’on peut tirer de la pandémie, c’est que si la COVID-19 tue, l’isolement tue aussi. La catastrophe de la première vague a poussé le réseau de la santé à isoler au maximum les personnes âgées en établissement pour limiter la contagion. Pendant des mois, les résidants des CHSLD et des RPA ont été confinés dans leur chambre et privés de visites. En imposant la même approche lors de la 5vague, on n’a pas tenu compte de ce que la science nous a appris. Philippe Voyer, professeur à l’Université Laval, rappelle qu’une étude américaine, réalisée à partir de données provenant de plus de 15 000 centres d’hébergement, démontre que « l’isolement social a entraîné un taux de mortalité plus grand que la COVID ». « Dans une future pandémie, ce qu’on dit, c’est qu’il faut apprendre à gérer le risque et à impliquer les résidants dans le processus, explique-t-il. Ce n’est pas au gouvernement de prendre toutes les décisions. Il faut que les gens gardent une certaine liberté par rapport aux risques qu’ils sont prêts à prendre, toujours en tenant compte des risques qu’ils peuvent imposer aux autres. »

Suzanne Colpron

Il faut sortir de l’ère du fax

Dans les premières semaines de la pandémie, il a été difficile d’avoir un bon aperçu du nombre de décès survenant au Québec. Car les constats de décès étaient transmis… par fax. Une situation « archaïque », a reconnu François Legault. Mais encore aujourd’hui, le fax ou le courrier sont couramment utilisés dans le réseau de la santé. « La majorité des hôpitaux de la province n’ont pas de dossier électronique pour leurs patients » et fonctionnent avec des dossiers papier, reconnaît le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a fait de l’accès aux données un de ses principaux chevaux de bataille. Le MSSS dit travailler à « moderniser ces façons de faire » et indique que « le projet de loi 19 vise l’implantation d’un dossier de santé numérique dans les prochaines années ». Québec travaille également au déploiement d’un « outil de cheminement clinique informatisé » pour mieux encadrer les soins à domicile. « On s’est rendu compte qu’on n’avait pas réellement d’information par rapport aux soins à domicile, à la qualité et la quantité des soins offerts d’une région à une autre », a dit à La Presse la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, en octobre 2021. Bref : pour pouvoir s’améliorer, le réseau doit disposer de données fiables. Et cesser de gérer autant de papier.

Ariane Lacoursière

Ne remettons plus à demain ce qui aurait dû être fait hier

La COVID-19 a frappé à la fin de l’hiver 2020. Les écoles ont fermé le 13 mars. Quand elles ont rouvert l’automne suivant, on savait déjà que le virus se transmettait par aérosols et que la circulation de l’air était cruciale pour contrer la propagation. Et pourtant, les 90 000 lecteurs de dioxyde de carbone (CO2) promis par Québec ont été livrés entre décembre 2021 et en février 2022. Il a fallu attendre le 23 février dernier pour avoir un portrait précis de la qualité de l’air dans les écoles, pratiquement deux ans après le déclenchement de la pandémie, et découvrir que 3,5 % d’entre elles dépassaient les seuils acceptables. Québec, a-t-on aussi appris, prévoit de consacrer 518 millions à l’amélioration de la qualité de l’air dans les classes : 293 millions ont été dépensés et 225 millions serviront à des travaux l’an prochain. Plus de la moitié des écoles du Québec (54 %) n’avaient pas de système de ventilation mécanique à la fin 2021. Selon les syndicats de l’enseignement et les principaux partis de l’opposition, ces dépenses arrivent « vraiment très tard ».

Suzanne Colpron

Des sous et des hommes

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Les gouvernements tiennent un rôle crucial

Les gouvernements des pays industrialisés avaient mis 10 ans à nettoyer les dégâts coûteux de la crise financière de 2008 et à ramener leur taille à un niveau soutenable. Puis est arrivé l’impensable virus, qui a rappelé leur rôle crucial. Leur intervention massive a fait l’unanimité des experts pour éviter l’effondrement de l’économie, avec des prestations d’urgence, des subventions aux entreprises et tout le reste.

Au Canada, le déficit fédéral a explosé, passant de 34 milliards en 2019-20 à 328 milliards en 2020-21, du jamais vu. Et les dépenses des gouvernements au Canada ont atteint 52,8 % du PIB, un sommet historique.

Deux ans plus tard, une question se pose. Maintenant que la pandémie s’essouffle, les gouvernements auront-ils la discipline pour revenir à une taille optimale ? Avec le vent de droite qui souffle, mais la nécessité d’investissements publics en santé, des tensions sont à prévoir.

Francis Vailles

Tout ce qui tombe remontera

L’histoire l’a souvent démontré, quand les marchés boursiers tombent rapidement, il est généralement préférable de ne pas vendre et d’attendre que la tempête passe.

Richard Dufour

On n’est jamais mieux servi que par soi-même

La crise sanitaire n’a pas sonné le glas de 30 années de mondialisation, comme l’avaient prédit certains. En fait, le rebond du commerce mondial a été fulgurant et, à la fin de 2021, le volume des échanges était revenu au niveau d’avant la crise. Ce que tous les pays ont appris, en revanche, c’est que l’approvisionnement just in time n’est pas la meilleure idée pour les biens essentiels, comme les masques et l’équipement médical. On peut se passer des guirlandes de Noël qui n’arrivent pas à temps dans les magasins, mais pas des produits qui peuvent sauver des vies. Dans ce cas, il vaut mieux en produire localement pour en avoir just in case.

Hélène Baril

Les travailleurs essentiels ne sont pas seulement ceux qu’on croit

Ils nettoient les chambres des CHSLD et des hôtels. Ils remplissent les étalages au supermarché. Ils font la plonge dans les restaurants. Ils cueillent des brocolis. La COVID-19 nous a rappelé que la pyramide sociale s’appuie sur sa base. Une ziggourat de conserves ne bronche pas si on enlève la boîte à son sommet. Tout s’écroule si on en retire une du premier étage. D’autant plus qu’une autre pyramide, celle des âges, s’est inversée.

La pandémie nous a montré, si besoin était, que l’automatisation n’avait pas réponse à tout. Quand les restaurants ont rouvert, les serveurs avaient offert leurs services ailleurs. Faute de mains dans les usines d’abattage, des milliers de poulets ont été euthanasiés.

Au début du grand confinement, en mars 2020, le gouvernement avait organisé des services de garde spéciaux pour les enfants des travailleurs des services essentiels. En d’autres mots, les employés des garderies étaient essentiels aux travailleurs essentiels. Il en est de même pour d’innombrables travailleurs modestes et indispensables, avons-nous réappris depuis.

Marc Tison

Loin des yeux… loin de chômer

90 %. C’est le nombre de nouveaux télétravailleurs qui ont déclaré, au printemps 2021, être au moins aussi productifs que dans leur milieu de travail. Ils disent accomplir au moins autant de travail à l’heure à la maison qu’avant la COVID-19, selon Statistique Canada.

Isabelle Massé

Embrasser le chaos, ensemble

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Il faut savoir lâcher prise

S’il y a une chose que la pandémie nous a apprise, c’est qu’il ne faut rien tenir pour acquis. En finir avec nos certitudes. Et assurément lâcher prise. L’actualité ne cesse de nous le rappeler.

Bonjour la valse, en matière d’organisation, de planification et de gestion. Non les masques, oui les masques, bientôt fini le masque ? Qu’en est-il du passeport vaccinal ? Et de l’avenir des salles de spectacle ? Des restos ? Des classes ? Bien malin qui aurait pu prédire ici quoi que ce soit.

Il a fallu s’adapter. Beaucoup. Tout le temps. À la fameuse « nouvelle réalité », au télétravail, aux tests rapides, à la promiscuité, ou, au contraire, à la solitude. Accepter le changement. À tel point qu’il ne nous surprend plus tant. D’où la fameuse « langueur », état d’esprit de lassitude désormais consacré. Conclusion ? « Il y a des choses qu’on contrôle, d’autres qu’on ne contrôle pas, et il faut travailler ce sur quoi on a le contrôle », résume le conférencier et expert du bonheur Pierre Côté, interviewé à différentes reprises dans les deux dernières années. Grande et sage leçon de pandémie (et de vie) que voilà.

Silvia Galipeau

L’union des parents fait la force

Enseignant, soignant, psychologue, animateur de camp de jour : la majorité des parents ont joué tous ces rôles auprès de leur enfant lors du premier confinement. Éprouvante par moments, cette nouvelle réalité aura aussi apporté du beau : plus de temps que jamais passé en famille. En raison du télétravail obligatoire, de nombreux pères ont pu constater la quantité de tâches accomplies par leur conjointe, et vice-versa. Des études ont d’ailleurs constaté un meilleur travail d’équipe des parents dans les soins donnés aux enfants depuis la pandémie. L’équité est toutefois loin d’être acquise. « En 2020, au moment de réorganiser la vie familiale, ce sont essentiellement les femmes qui ont assumé l’augmentation de la charge mentale », a dit à La Presse Chiara Piazzesi, professeure de sociologie de l’UQAM. Épicerie, vaisselle, lessive, cuisine et ménage (fait avec zèle pendant un certain temps) ? Ces tâches sont toujours majoritairement effectuées par les femmes, confirme une étude de Statistique Canada publiée en 2021. Et l’école à la maison ? Ce sont principalement les mères qui ont repris le flambeau des enseignantes. Certains spécialistes ont même parlé de « surcharge mentale » dans les deux dernières années…

Véronique Larocque

Le bonheur est dans le parc

Avant la pandémie, aller au parc était considéré comme une activité banale que l’on tenait pour acquise. Le confinement nous aura fait comprendre à quel point il est salvateur – et essentiel – de pouvoir se réfugier dans un espace vert. Surtout pour les gens qui habitent dans des appartements sans cour et sans balcon. Selon la Ville de Montréal, la fréquentation des parcs a d’ailleurs doublé pendant la pandémie. C’est devenu un haut lieu de rencontres informelles ou organisées. Des études sont par ailleurs en cours afin de mesurer le bien-être qu’apportent les parcs aux nombreux citoyens qui les fréquentent. En ville comme en banlieue et en région, la fermeture des frontières a aussi permis de jouer les touristes pas loin de chez soi, que ce soit pour découvrir un lieu historique, une œuvre murale, un café… ou un parc !

Émilie Côté

Le virtuel n’est pas une panacée

On le garde pour…

  • Le commerce en ligne
  • Les courtes réunions
  • Les rencontres de parents (non, mais, quelle joie !)
  • Saluer les proches qui habitent loin
  • Les consultations médicales pour les questions bénignes

On le met de côté pour…

  • Les séances de remue-méninges
  • Les apéros entre amis
  • Les spectacles de nos artistes préférés
  • L’enseignement aux enfants et aux adolescents
  • Les suivis médicaux importants
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L’équipe de La Presse

Irrépressible besoin d’évasion

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Le Québec n’est pas un prix de consolation

Quand les frontières se sont fermées en mars 2020, plusieurs Québécois ont vu s’effondrer leurs plans de voyage à l’étranger. Cette année-là (et même la suivante), les vacances se passeraient au Québec. En 2021, les Québécois ont même été plus nombreux que l’année d’avant à séjourner dans leur province. Selon un sondage longitudinal mené en ligne par la Chaire de tourisme Transat, 86 % des Québécois ont fait au moins un séjour d’une nuit au Québec en 2021 contre 64 % en 2020. Quant aux séjours moyens, c’est 35 % des répondants qui ont dit avoir passé entre 4 et 13 nuits dans un hébergement de la province l’an dernier. La Gaspésie, le Bas-Saint-Laurent, la Côte-Nord, Charlevoix et les Îles-de-la-Madeleine ont même enregistré pendant la saison estivale des taux d’occupation supérieurs à ceux de 2019, soit avant la pandémie, nous a appris le plus récent bilan estival du ministère du Tourisme. Pour bien des gens, la Belle Province n’aura pas été un plan B décevant. Même si, dans ce sondage de la Chaire de tourisme, plus du tiers (37 %) des Québécois ont indiqué privilégier les voyages hors du Québec cette année, la moitié des répondants soulignent que la pandémie aura pour effet de les faire voyager plus localement au cours des prochaines années.

  • Les Îles-de-la-Madeleine ont fait partie des destinations prisées des Québécois en quête de dépaysement. L’archipel a enregistré un taux d’occupation hôtelière de 81,4 % pour les mois de juin à août 2021, comparativement à 66,5 % en 2017.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    Les Îles-de-la-Madeleine ont fait partie des destinations prisées des Québécois en quête de dépaysement. L’archipel a enregistré un taux d’occupation hôtelière de 81,4 % pour les mois de juin à août 2021, comparativement à 66,5 % en 2017.

  • Les touristes ont été aussi très nombreux en Gaspésie. Ici, la colonie de fous de Bassan de l’île Bonaventure.

    PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

    Les touristes ont été aussi très nombreux en Gaspésie. Ici, la colonie de fous de Bassan de l’île Bonaventure.

  • Les monolithes de l’île Quarry, dans l’Archipel-de-Mingan, sur la Côte-Nord.

    PHOTO PIERRE-MARC DURIVAGE, ARCHIVES LA PRESSE

    Les monolithes de l’île Quarry, dans l’Archipel-de-Mingan, sur la Côte-Nord.

  • Le Bas-Saint-Laurent, autre région prisée des Québécois.

    PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

    Le Bas-Saint-Laurent, autre région prisée des Québécois.

  • Le Train de Charlevoix a connu une année record de fréquentation en 2021.

    PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

    Le Train de Charlevoix a connu une année record de fréquentation en 2021.

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Valérie Simard

Montréal n’est rien sans sa vie nocturne

Quand les jours sont sombres, qu’en est-il des nuits ? La pandémie a plongé les noctambules montréalais dans une noirceur quasi totale : fermeture des bars et des discothèques, interdiction de la danse et du chant, couvre-feux. Au pays des bassins qui dodelinent et des verres à cul sec qui cognent, aucun Zoom ni Facebook Live ne traduit l’ivresse du petit matin partagé. Malgré les mesures d’aide gouvernementales, Le 2Pierrots, Ninkasi Simple Malt, La Maison du jazz, L’Escalier ou encore La Vitrola ont été sacrifiés sur l’autel de la santé publique. D’aucuns craignent en outre que les communautés de couche-tard et la réputation festive de Montréal soient endommagées. La Ville s’est vite réveillée : partenariat avec l’organisme MTL 24/24, élaboration d’une « première politique de la vie nocturne », sommet de la nuit, etc. Au sortir du « mauvais rêve », elle saura plus que jamais que de bonnes nuits sont garantes de meilleurs matins.

Charles-Éric Blais-Poulin

Les objets d’art sont un refuge

18,3 %. C’est la progression record des ventes de livres au Québec en 2021 par rapport à l’année précédente, selon le bilan Gaspard. Mieux encore, la littérature québécoise, propulsée par des mouvements comme « Le 12 août, j’achète un livre québécois », #jelisbleu et « Je lis québécois », a connu une embellie de 21,3 %. Alors que le monde physique, avec ses bulles, ses plexiglas, ses codes QR et ses frontières, semblait hostile, les Québécois ont répondu à l’appel de l’imaginaire, un roman de Michel Jean à la main. Ou un vinyle de Charlotte Cardin aux oreilles. Un nombre record de 1,1 million de microsillons se sont écoulés au Canada en 2021, un bond de 21,7 % par rapport à 2020. La location et la vente d’œuvres d’arts visuels, de la même manière, n’ont nullement souffert du virus. Pas de doute, des objets culturels ont su repousser les murs de nos vies confinées. Il faudra s’en souvenir…

Charles-Éric Blais-Poulin

Il n’y a pas que la pizza dans la vie

Depuis deux ans, le concept des repas à emporter s’est diversifié bien au-delà des cartons de pizza, seaux de poulet frit et plateaux de sushi. Les planches apéro du restaurant Pullman ou de la buvette Etna, le panier à pique-nique clé en main (barbecue compostable inclus !) de Service Parc Montréal, les « boîtes de la semaine » du Montréal Plaza, les menus gastronomiques à assembler chez soi du Trifecta ou de Menu Extra, l’ensemble à témaki par le chef du Jun I… les Montréalais et les Québécois dans l’ensemble ont eu l’embarras du choix. Les restaurateurs ont dû s’adapter à cette nouvelle réalité en modifiant leurs cartes afin que les saveurs, la température, la cuisson et la présentation de leurs plats soient à la hauteur en arrivant sur la table de leurs clients. Et ce, sans oublier la quête du contenant idéal idéalement compostable ou recyclable. Résilience est un mot qui a été utilisé à toutes les sauces pendant la pandémie, mais appliqué à l’industrie de la restauration, il prend tout son sens.

Iris Gagnon-Paradis

On est plus ingénieux qu’on le pensait

Les exemples d’ingéniosité dans le monde du sport sont nombreux. Il y a eu la canoéiste Laurence Vincent Lapointe, qui s’est entraînée dans sa piscine en mai 2020, à défaut d’avoir accès aux installations du Club de canoë-kayak de Trois-Rivières. Le décathlonien Damian Warner a de son côté aménagé un vieil aréna à London, en Ontario, avec l’aide de sa communauté, pour y pratiquer ses 10 disciplines. Ils ont ensuite tous les deux ont été récompensés aux Jeux de Tokyo.

Le planchiste Sébastien Toutant a quant à lui trouvé des façons inédites de produire du contenu pour ses commanditaires, et pour faire rayonner sa propre image, à travers des vidéos ludiques sur les réseaux sociaux, en confinement et bien loin de la montagne.

Pour les journalistes sportifs, l’accès aux conférences de presse virtuelles est devenu un outil primordial… mais aussi une arme à double tranchant. On aime la disponibilité et l’accès plus généralisé, même lorsque les équipes voyagent à l’étranger. On se désole toutefois de cette perte de contact humain qui permet de mieux connaître les sujets que nous traitons.

Jean-François Téotonio