Le feuilleton policier estival «Crime et confinement» écrit par quatorze de nos journalistes a connu un franc succès auprès de nos lecteurs. Ce mois-ci, monsieur Barrette nous demande : « Dans le cadre de la rédaction de votre polar estival, quels défis vos journalistes ont dû relever et de quelle façon l’histoire s’est-elle construite? » Plusieurs chroniqueurs qui ont participé à la rédaction de ce court roman inspiré des cadavres exquis des surréalistes donnent leur impression sur cet exercice hors du commun.

Comment avez-vous trouvé l’expérience d’écrire ce polar collectif?

« J'ai eu un très grand plaisir à participer à ce cadavre exquis et à voir l'intrigue évoluer (de manière parfois légèrement échevelée) tous les jours. Ce n'était pas du tout du travail - j'ai plutôt eu l'impression de participer à un grand jeu collectif avec mes collègues! » - Isabelle Hachey

Votre expérience journalistique vous a-t-elle servi dans l’écriture de vos chapitres?

« C'est sûr que l'expérience journalistique est utile. D'abord, on nous laissait 24 heures pour écrire nos chapitres et quand on a été journaliste 32 ans, on sait comment écrire rapidement. Mes chapitres sont aussi remplis de sujets que j'ai déjà traités, que ce soit l'intelligence artificielle, les réseaux sociaux, le racisme ou autre. Cela dit, l'anecdote sur le richissime mari de Julie, qui est noir et se fait demander comment il a pu se payer sa belle auto a été tirée directement d'une chronique de mon collègue Jean-Philippe Décarie. » - Marie-Claude Lortie

« Oui. Le travail de policier et celui de journaliste se ressemblent. On a un sujet. On le fouille. On cherche des indices, des preuves. Même les interactions entre collègues, teintées d’humour, sont similaires. C’est pourquoi j’ai choisi de placer les policiers au cœur de mes deux chapitres. » - Alexandre Pratt

Quel a été votre plus grand défi?

« Le plus grand défi pour ma part a bien évidemment été de conclure cette histoire aux multiples rebondissements. Dès le milieu de l’histoire, donc au moment où chaque auteur devait reprendre la plume une deuxième fois, nous nous sommes donné le mandat de « fermer » quelques-unes des innombrables « portes » ouvertes dans la première partie de ce récit. Les informations données étaient-elles de vrais indices, qui allaient mener les enquêteurs sur une piste réelle, ou alors une fausse piste ? Chacun y a donc mis du sien. Au moment d’écrire le dernier chapitre, certains faits étaient donc devenus incontournables. Mario Malatesta, Julie Chen et surtout, René Dupont, étaient tous coupables, chacun à leur façon, dans cette vaste intrigue. J’ai donc imaginé une rencontre entre les trois dans un restaurant, en rebondissant sur cette merveilleuse idée de Rima Elkouri, celle de l’énigme contenue dans des biscuits chinois. » - Katia Gagnon

« Mon plus grand défi? Écrire de la fiction. Une première pour moi. Comme journaliste, on ne peut rien inventer. Alors dans mon premier brouillon, j’essayais de justifier chaque action. Je trouvais ça louuuuuurd. Le lendemain matin, j’ai décidé de ne garder que les dialogues. C’était pas mal mieux! » - Alexandre Pratt

Seriez-vous prêts à répéter l’expérience et si oui, dans le même genre littéraire ou dans un autre?

« J'ai adoré participer au polar collectif. Ayant écrit le premier chapitre, j'avais hâte de voir comment mes collègues allaient développer l'intrigue mise en place. Ils m'ont captivé du chapitre deux jusqu'à la fin. C'est le premier polar collectif auquel je participe et je répéterais l'expérience avec joie. Je serais partant aussi pour un roman d'amour, une saga d'espionnage et même un livre de recettes. Bref, tout, si c'est avec la bande de La Presse. » - Stéphane Laporte

« Oui, bien sûr. Et comme je suis intéressée par tous les genres littéraires, j'aimerais bien en tenter un autre. Pourquoi pas la science-fiction ou l'horreur? » - Chantal Guy

Relisez le polar « Crime et confinement »