Des traces de sang auraient été essuyées sur l'arme ayant servi lors du meurtre présumé de Lana Clarkson pour lequel comparaît depuis fin avril le producteur Phil Spector, a affirmé jeudi un expert médico-légal au cours du procès à Los Angeles.

Témoin de l'accusation, l'expert Lynne Herold a déclaré au tribunal que l'arme ayant provoqué la mort de l'actrice de série B au domicile du producteur avait été nettoyée avant l'arrivée de la police.

«En tout cas, du sang a été déplacé ou enlevé», a-t-elle annoncé, précisant que les résidus découverts sur le pistolet de calibre 38 indiquent que quelqu'un a cherché à faire disparaître les traces sur les parties apparentes de l'arme.

Le producteur, âgé de 67 ans, comparaît depuis fin avril devant 12 jurés pour répondre du meurtre de l'actrice, retrouvée morte d'une balle dans la tête dans son manoir de Los Angeles le 3 février 2003.

Depuis le début de l'affaire, l'accusé et ses avocats affirment que cette femme de 40 ans, déprimée par le tour qu'avait pris sa carrière, était ivre et s'est suicidée dans la demeure de Spector. Tous deux venaient de se rencontrer dans la salle de concerts de Hollywood où Lana Clarkson travaillait comme serveuse.

Phil Spector comparaît libre après avoir versé une caution d'un million de dollars. Le parquet a décidé de ne pas requérir la peine de mort contre lui, mais il risque de longues années sous les verrous.

Il est considéré comme l'un des génies de la musique rock grâce à la technique révolutionnaire d'enregistrement dite du «mur du son» qu'il avait mise au point dans les années 1960 au profit d'artistes comme John Lennon, George Harrison ou les Ronettes.