Marijuana, pot ou weed, peu importe son appellation, le cannabis est un personnage de cinéma depuis longtemps, assez pour avoir créé un genre: la stoner comedy. En voici quelques exemples.

Easy Rider (1969)

Dans ce film emblématique de la période hippie, Dennis Hopper, Peter Fonda et Jack Nicholson, fortement sous influence de l'herbe, se tapent un road trip en moto dans l'Amérique conservatrice. Et la chanson Born to Be Wild est devenue un hymne à la liberté.

Up in Smoke (1978)

Difficile de trouver plus débile et drogué que le duo comique Cheech & Chong, qui n'a jamais caché sa passion pour le pot dans une série de comédies populaire. Leur premier film, Up in Smoke,  intitulé Faut trouver le joint au Québec - la traduction de la suite, Pot problème, est encore meilleure -,  a fait rire des tonnes de jeunes dans sa traduction en joual.

Dazed and Confused (1993)

Avec ce film, Richard Linklater saisit l'état adolescent dans sa collectivité lors du dernier jour de l'année scolaire d'une école secondaire, en 1976. Et ça fume des joints en masse, du début à la fin.

The Big Lebowski (1998)

Personnage culte de la filmographie des frères Coen, le Dude ne serait pas ce qu'il est sans son joint qu'il fume avidement jusqu'à se brûler les doigts et s'étouffer avec le mégot rachitique. Il provoque même, ici, un accident.

How High (2001)

Dans le top du genre stoner comedy, il y a How High, mettant en vedette les rappeurs Method Man et Redman, dans la peau de deux fumeux de pot invétérés qui entreront à Harvard grâce à un cannabis magique et surnaturel.

Harold & Kumar Go to White Castle (2001)

Ce film est au fond un hommage aux fameux «munchies» qui saisissent le fumeur de cannabis, et le duo Harold et Kumar fera tout pour avoir les incroyables burgers du White Castle, non sans affronter un nombre incalculable d'épreuves abracadabrantes.

Pineapple Express (2008)

Ce film, dont le titre fait référence à une variété de cannabis très prisée des connaisseurs, a fait la fortune du duo de scénaristes Seth Rogen et Evan Goldberg. On y suit Dale (Seth Rogen) et son pusher (James Franco) dans leurs mésaventures, poursuivis par des malfrats qui ont pu remonter jusqu'à eux grâce au fameux pineapple express d'un joint oublié.



Trois bad trips mémorables

Reefer Madness (1936)

Lancé à l'origine sous le nom de Tell Your Children, ce film ridicule, destiné à terroriser les gens sur les dangers du cannabis, est devenu un film culte parce qu'il a été manifestement conçu par des gens qui ne connaissaient pas vraiment ses effets. On y voit des jeunes innocents devenir fous et assassins après avoir fumé de la marijuana, cette herbe qui «brûle en enfer». Toute ressemblance avec certains commentateurs paniqués par la légalisation au Canada est un étrange hasard anachronique.

Midnight Express (1978)

C'est bien parce qu'il a voulu passer du haschich à l'aéroport d'Istanbul que William Hayes a croupi dans une prison turque pendant des années, dans des conditions atroces, avant de s'évader. Ce film a traumatisé toute une génération de fumeurs de pot à sa sortie, d'autant plus qu'il était inspiré d'une histoire vraie.

Super Troopers (2001)

Quiconque a déjà été gelé une fois dans sa vie ne peut imaginer pire cauchemar que celui vécu dans la scène d'ouverture de cette comédie, où trois jeunes très stone en route vers le Canada pour manger de la poutine se font niaiser par des policiers sadiques du Vermont qui savent très bien ce qu'ils font. Paranoïa assurée.

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Midnight Express (1978)

Le joint pivot

Parfois, l'irruption d'un joint dans un film qui n'a rien à voir avec son éloge est un tournant, et prouve une certaine acceptabilité sociale au cinéma. Trois extraits célèbres.

The Breakfast Club (1985)

Dans ce classique de John Hughes, c'est après avoir fumé un joint à la bibliothèque que les ados en retenue vont s'ouvrir les uns aux autres sur leurs problèmes, et la raison qui les a menés à cette punition.

Les invasions barbares (2003)

C'est le dernier soir de Rémy, entouré de ses amis. Ils fument un joint et profitent de leurs ultimes fous rires ensemble. Moment de douceur et de détente avant la poignante scène de l'euthanasie.

C.R.A.Z.Y. (2005)

L'extrait le plus célèbre du film de Jean-Marc Vallée vient d'un joint et de la chanson Space Oddity de David Bowie. D'ailleurs, Zach découvre son attirance pour les gars en faisant un «shotgun» avec le chum de sa cousine, et c'est en répétant l'expérience que son père va découvrir le pot aux roses.

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C.R.A.Z.Y. (2005)