William Weintraub, prolifique documentariste à l'Office national du film, romancier et ex-journaliste au quotidien montréalais The Gazette, est décédé lundi à l'âge de 91 ans.

Le journaliste avait collaboré à plus de 150 productions à l'ONF, où il avait notamment réalisé The Rise and Fall of English Montreal en 1993, sur l'exode des Anglo-Montréalais après l'élection du Parti québécois en 1976 puis l'adoption de la Charte de la langue française.

William Weintraub était né à Verdun, un quartier ouvrier de Montréal, trois ans avant que son père ne perde sa fortune lors du Krach boursier de 1929. À l'emploi du quotidien The Gazette pendant les années 1950, il avait tenté de «faire entrer le syndicat» dans la boîte, une expérience qui lui a servi de matière première pour un premier roman, Why Rock the Boat, publié en 1961 et plus tard adapté au cinéma par l'ONF en 1974.

Limogé du journal, Weintraub part en Europe, où il est reporter à la radio. C'est là qu'il se lie d'amitié avec deux illustres compatriotes montréalais: l'auteur Mordecai Richler et l'écrivaine Mavis Gallant. De retour au Québec, il entre à l'ONF, où il sera producteur, réalisateur ou scénariste de plus de 150 films.

Le documentariste engagé était critiqué dans certains milieux pour ses points de vue parfois incisifs sur l'histoire du Québec et la politique, particulièrement sur la langue. Dans son avis de décès, on rappelle que le roman satirique The Underdogs (1979) avait suscité une polémique en imaginant une République socialiste du Québec où les Anglophones constituent une minorité opprimée qui mène une résistance armée.