À partir de la fin des années 70, l'été est devenu la saison la plus lucrative, mais aussi la plus compétitive dans l'industrie du cinéma nord-américain. Cet été, nous vous proposons une analyse de six succès qui ont chacun marqué l'histoire à leur manière.

Il n'y a pas de recette magique pour créer un succès cinématographique, tous les experts s'entendent sur ce point. Il y a par contre moyen de mettre les chances de son côté. Une astuce éprouvée consiste à s'assurer la vente d'un minimum de deux billets pour combler le désir d'un seul spectateur. À savoir un parent qui accompagne son jeune enfant pour voir des bonshommes animés. Et à Hollywood, personne n'a mieux su perfectionner l'art des bonshommes animés que Pixar.

Le studio cofondé par Steve Jobs a sorti 17 longs métrages au cours des deux dernières décennies. Il n'a jamais connu de revers financier. Pour preuve, son plus grand flop, The Good Dinosaur (2015), a rapporté la fort confortable somme de 330 millions. Mais tout est relatif: pour Pixar, on vise les huit chiffres en tout temps. Un objectif qui a notamment été accompli avec Toy Story 3 (2010), son plus grand succès commercial jusqu'à maintenant, avec 1,06 milliard au box-office mondial.

Pourquoi les gens ont-ils préféré ce film à son grand frère Toy Story 2 (1999)? Malgré l'indispensable familiarité du public avec une marque réputée et des critiques enthousiastes, le deuxième volet de l'emblématique franchise de Pixar n'a engrangé «que» 485 millions.

Élargir le public cible

Le succès de Toy Story 3 s'explique par l'efficacité de sa campagne virale et l'accessibilité de réseaux sociaux comme Facebook et YouTube, qui n'existaient pas au tournant du millénaire. Pixar a réussi à élargir son public cible au-delà des enfants et de leurs parents.

Le studio a réussi à séduire les ados et jeunes adultes en diffusant des vidéos promotionnelles branchées sur l'internet. Des options de rechange aux bandes-annonces habituelles qui misaient sur la nostalgie (une fausse pub de jouets semblant dater des années 80) ou sur l'identification ironique à un personnage secondaire, Ken, qui n'est pas tout à fait à l'aise dans l'univers de jouets qu'il habite.

Trois mois avant la sortie du film, Pixar a par ailleurs organisé des projections de versions tronquées de Toy Story 3 sur des campus, invitant les étudiants à voir la suite de l'histoire durant l'été.

Enfin, n'oublions pas un dernier facteur non négligeable: la majoration du coût des billets d'environ 3 $ chacun pour les séances en 3D.

Quelques chiffres

Budget: 200 millions 

Box-office américain: 415 004 880 $

Box-office extérieur: 648 167 031 $

TOTAL (mondial): 1,06 milliard

* Les chiffres sont en devises US et non ajustés à l'inflation