À partir de la fin des années 70, l'été est devenu la saison la plus lucrative, mais aussi la plus compétitive dans l'industrie du cinéma nord-américain. Cet été, nous vous proposons une analyse de six succès qui ont chacun marqué l'histoire à leur manière.

Jurassic World est devenu à l'été 2015 le film le plus lucratif n'ayant pas été réalisé par James Cameron. Le plus récent chapitre de la saga sur les dinosaures lancée par Steven Spielberg en 1993 s'est finalement fait ravir sa troisième place historique par Star Wars: The Force Awakens, qui a pris l'affiche six mois plus tard. Le podium est complété par Titanic et Avatar, le plus grand succès de tous les temps avec près de 2,8 milliards de recettes mondiales.

Contrairement au nouveau Star Wars, la performance spectaculaire de Jurassic World était loin d'être garantie. Les firmes de recherche marketing réputées à Hollywood comme NRG, Screen Engine et Marketcast annonçaient une récolte maximale de 145 millions pour ses trois premiers jours en salle. Le film de Colin Trevorrow, cinéaste trentenaire à peu près inconnu à l'époque, a fini par battre le record de tous les temps pour un week-end de sortie avec 208,8 millions en Amérique du Nord.

L'effet Pratt

Le magazine spécialisé dans l'industrie du cinéma Variety considère que la présence de Chris Pratt au générique serait l'un des principaux facteurs - sinon LE principal facteur - du succès monstre de Jurassic World. On parle carrément d'un nouveau Harrison Ford dans la fleur de l'âge, d'une vedette d'«élite» du calibre de Robert Downey Jr. ou Jennifer Lawrence, qui convertit en blockbuster presque tout ce qu'elle touche.

«Avec ce rôle, Pratt démontre qu'il est un héros affable, anticonformiste et solitaire qui affiche aussi une sensibilité moderne à laquelle les hommes peuvent s'identifier et que les femmes trouvent séduisante, charmante et drôle», a expliqué un spécialiste en marketing en entrevue avec l'Agence France-Presse.

L'année précédente, l'acteur aujourd'hui âgé de 37 ans avait participé à une autre superproduction qui ne semblait pas destinée à connaître la gloire: Guardians of the Galaxy. Ce film de superhéros a eu l'audace de cantonner ses deux principales vedettes, Vin Diesel et Bradley Cooper, à des rôles de doublage seulement. Une étonnante situation qui a laissé la voie libre à Pratt, jusque-là uniquement associé à la série télévisée en manque d'audimat Parks and Recreation. Le pari a été payant, comme en témoignent les 773 millions obtenus par Guardians of the Galaxy au box-office mondial. Un résultat remarquable pour un film considéré comme le canard boiteux de l'usine Marvel avant sa sortie.

Rappelons enfin que Jurassic World a su tirer profit du nouvel intérêt pour la franchise manifesté par la génération née au lendemain du film original de Spielberg. Une version en 3D de Jurassic Park a en effet pris l'affiche deux ans plus tôt, engrangeant la somme fort respectable de 45 millions en Amérique du Nord, soit plus de 10 % de ses recettes nord-américaines totales.

En chiffres

Budget: 150 millions

Box-office nord-américain: 652 270 625 $

Box-office étranger: 1,02 milliard

Recettes totales (mondial): 1,67 milliard

* Les chiffres sont en devises US et non ajustés en fonction de l'inflation.