Plus de 80% des Canadiens regardent les films à la maison. Mais, au cours des trois dernières années, cette consommation a migré vers la lecture en continu payante (streaming) et les appareils mobiles au détriment des films regardés directement à la télé ou sur DVD.

C'est ce que révèle une nouvelle étude intitulée La consommation de films au Canada: les tendances sur trois ans et les conclusions des groupes de discussion rendue publique hier par Téléfilm Canada.

S'appuyant sur des sondages annuels, l'étude indique que 30% des répondants écoutaient au moins une fois par mois des films en streaming en 2014 comparativement à 22% en 2012. Le bond est plus spectaculaire avec les appareils mobiles (tablettes, téléphones, ordinateurs portables) avec une utilisation mensuelle de 17% en 2014 contre 9% en 2012.

Or, durant la même période, la consommation de films regardés en direct à la télé ou encore avec des DVD et des Blu-Ray est en baisse. L'utilisation mensuelle de DVD et Blu-Ray a chuté de 52% en 2012 à 41% en 2014.

«La consommation en streaming est plus populaire en raison de sa facilité d'usage», observe Michel Pradier, directeur du financement des projets à Téléfilm Canada.

L'étude indique aussi qu'en 2014, 81% des films sont regardés à la maison, comparativement à 16% au cinéma et 3% sur les plateformes mobiles. Il n'y a cependant pas de comparaison statistique aux années antérieures.

L'humeur, le genre

Qu'est-ce qui définit le choix d'un film regardé? D'abord l'humeur, indiquent les participants à des groupes de discussion de Sherbrooke, Montréal, Toronto et Vancouver. Le genre de cinéma est également un facteur des plus importants. À ce chapitre, la comédie arrive bonne première.

Ainsi, lorsqu'on demande aux sondés de donner une note sur dix aux différents genres, la comédie arrive première avec une note de 7,7, suivie des films d'action (7,5), des drames (7,3) et des policiers (7,3). Le western est dernier avec 4,4/10.

Lorsqu'on demande aux sondés quelles sont les sources d'information qui les influencent le plus, les bandes-annonces arrivent bonnes premières. Le bouche-à-oreille, les sites internet spécialisés, les autres types de publicité et les recommandations et critiques se retrouvent aux 2e, 3e, 4e et 5e rangs.

Deux solitudes

L'expression des deux solitudes canadiennes s'applique au cinéma selon l'étude. Les Canadiens francophones sont positifs à l'égard de leur cinéma et 31% des répondants manifestent un grand intérêt pour les films québécois, comparativement à 24% en 2013.

Or, chez les Anglo-Canadiens, on remarque une méconnaissance des films réalisés dans le ROC et la perception à l'égard de ceux-ci est moins positive qu'au Québec. «L'an dernier, neuf films réalisés au Canada anglais ont dépassé le cap du million de dollars au box-office, mais souvent les répondants au sondage ne savaient pas que ces oeuvres étaient canadiennes», dit Michel Pradier.