Le 31e Festival des films du monde de Montréal a eu un départ convaincant hier lors de sa soirée d'ouverture, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Une réussite qui ne doit pas seulement à la présence de Sophie Marceau et de Jon Voight, mais aussi aux piques de Danièle Cauchard lancées contre Telefilm Canada.

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Le discours bilingue de Danièle Cauchard, maîtresse de la cérémonie d'ouverture, était pourtant parti sur des bases plus soporifiques que polémiques. C'est après avoir lu le message de Stephen Harper que la vice-présidente a sorti les griffes contre les dirigeants de Téléfilm Canada.

«Wayne Clarckson, le directeur du Conseil d'administration de Telefilm Canada, défend d'abord les intérêts de Toronto et le FFM en est victime, a-t-elle déploré, en français seulement. C'est peut-être cela que l'on appelle le fédéralisme asymétrique.»

Danièle Cauchard a dénoncé le «manque de transparence» du Conseil d'administration. Puis elle a vivement invité Stephen Harper à «botter les fesses» de M. Clarckson, une suggestion qui n'a pas manqué de soulever les applaudissements.

Le discours de Mme Cauchard donnait bien le ton à cette cérémonie d'ouverture bien orchestrée. Le FFM n'est pas encore remis de ses tourmentes, mais force est de constater que le Festival de Serge Losique a repris, pour sa 31e édition, du poil de la bête.

Membres du jury et invités d'honneur ont ainsi répondu présents à l'invitation. La comédienne et réalisatrice Sophie Marceau (La disparue de Deauville) est venue, accompagnée de son conjoint, Christophe Lambert, recueillir le Grand Prix spécial des Amériques.

«Je n'ai pas grande habitude de recevoir des prix», a rappelé l'actrice française, avant d'évoquer le précédent prix que lui avait remis le FFM en 2002 pour son premier long métrage. «C'est une des plus belles choses qui m'est arrivée dans ce métier. Je me suis senti pousser des ailes.»

Les membres du jury ont succédé à Sophie Marceau sur scène. Le critique espagnol Javier Angulo Barturen, Denise Filiatrault, la comédienne et danseuse argentine Mia Maestro, l'étudiante au doctorat Nathalie Katinakis et la comédienne coréenne Kang Su-yeon devront, sous l'égide du président du jury, le producteur James B. Harris départager les 20 films en compétition officielle.

Sophie Marceau est ensuite réapparue sur scène au bras de Jon Voight, à qui le FFM rend hommage cette année. Ensemble, ils ont déclaré, tous deux en riant, (en français pour lui, en anglais pour elle) le Festival des Films du Monde ouvert.

Plusieurs personnalités politiques et artistiques québécoises assistaient à la cérémonie d'hier soir, parmi lesquelles le ministre Michael Fortier, le chef du NPD Jack Layton, les candidats à la députation Thomas Mulcair et Jocelyn Coulon.

Du côté des personnalités du monde artistique, on a remarqué la présence de l'écrivain Dany Laferrière, du président du Festival du nouveau cinéma Claude Chamberlan, du comédien Paul Ahmarani, des cinéastes Fernand Dansereau et Jacques Giraldeau, mais aussi de l'impressionnant casting du film présenté en ouverture, Bluff.

Isabelle Blais, Rémy Girard, Pierre-François Legendre, Raymond Bouchard, Julie Perreault, Gilbert Sicotte, David Lahaye, Emmanuel Bilodeau accompagnaient le premier long métrage de Marc-André Lavoie et Simon-Olivier Fecteau.

Lors d'un cocktail précédent le tapis rouge, qui a finalement eu lieu à l'intérieur du théâtre de Maisonneuve, les réalisateurs affichaient bonne mine. «On voulait juste faire un film diffusé au Cinéma Beaubien, et là, c'est l'ouverture du FFM. C'est un conte de fées, avec des hommes», plaisantait Simon-Olivier Fecteau.

Bluff a reçu un accueil chaleureux hier soir, suscitant des rires et de longs applaudissements à la fin de la projection.