Le metteur en scène américain de films d'action John McTiernan a été condamné lundi à quatre mois de prison ferme pour avoir menti aux enquêteurs dans le cadre d'une affaire d'écoutes téléphoniques illégales, a-t-on appris de source judiciaire à Los Angeles.

Le réalisateur de 56 ans a en outre été condamné à payer une amende de 100 000 $ et devra passer deux ans en liberté surveillée, après avoir plaidé coupable, procédure qui ouvre la voie à une condamnation directe, sans procès.

 John McTiernan, à qui l'on doit notamment Piège de cristal et Une journée en enfer  avec Bruce Willis, avait reconnu en avril 2006 avoir menti à la police fédérale américaine (FBI) qui l'interrogeait sur son implication dans l'«affaire Pellicano», un scandale qui éclabousse de grands noms de Hollywood.

Anthony Pellicano, actuellement incarcéré, est un détective privé accusé d'avoir placé sur écoute des acteurs et de décideurs de la capitale du cinéma pour le compte de ses clients.

McTiernan, qui a aussi signé Predator avec Arnold Schwarzenegger et À la poursuite d'Octobre rouge  avec Sean Connery, a reconnu avoir employé le détective pour placer sur écoutes le producteur Charles Roven, son partenaire pour le film Rollerball sorti en 2002.

L'«affaire Pellicano», dont McTiernan était le 14e inculpé, a fait tache d'huile après la publication début février 2006 des 110 chefs d'inculpation contre le détective.

Ce dernier est inculpé notamment d'extorsion, d'écoutes illégales, d'accès illégal à des informations gouvernementales et d'association de malfaiteurs. Il a plaidé non coupable et un procès devrait donc avoir lieu.

Pellicano a pendant longtemps été le détective préféré de la jet-set, notamment de Michael Jackson et Elizabeth Taylor. En 2006, le parquet fédéral avait affirmé que M. Pellicano, qui venait de purger 30 mois de prison pour possession d'armes illégales, avait placé sur écoutes Sylvester Stallone et un autre acteur, Keith Carradine, ainsi qu'un ancien producteur, Aaron Russo.

 Pellicano, qui aurait également espionné des journalistes pour ses clients, aurait obtenu des informations confidentielles en versant des pots-de-vin à des policiers et des employés de compagnies téléphoniques.

Lors d'une perquisition fin 2002 de son bureau à Hollywood, la police avait découvert des preuves d'écoutes illégales, ainsi que du plastic C-4 et des grenades, armes qui avaient conduit à sa condamnation à 30 mois de prison.

Dans l'affaire des écoutes, sur laquelle l'enquête des autorités américaines a été lancée en 2002, M. Pellicano risque plusieurs peines de jusqu'à 20 ans de prison.

 (AFP)