La preuve n'est plus à faire, Daniel Day-Lewis est un acteur hyper talentueux. Il possède une autre grande qualité: il sait se faire désirer. Seulement neuf films en 19 ans. C'est ce qu'on appelle ne pas abuser des bonnes choses.

Neuf films et là-dessus, un Oscar du meilleur acteur (pour My Left Foot, en 1989) et trois mises en nomination dans la même catégorie (pour Gangs of New York, en 2003, In the Name of Father, en 1994, et cette année pour There Will Be Blood/Il y aura du sang).

Si l'acteur anglais de 51 ans était un joueur de baseball, sa moyenne au bâton ferait de lui un champion frappeur de la lignée des Ty Cobb.

Son rôle de prospecteur cupide et sans scrupule, dans le film de Paul Thomas Anderson, devrait lui procurer un second Oscar comme meilleur acteur. C'est le choix du Soleil et sans doute celui que devrait faire l'Académie.

Ses adversaires, aussi bons soient-ils, se retrouvent loin derrière. Notre choix sentimental va à George Clooney, brillant dans le rôle de Michael Clayton, un avocat confronté aux magouilles d'une importante firme new-yorkaise.

Gagnant de l'Oscar du meilleur acteur de soutien pour Syriana, il y a trois ans, et mis en nomination la même année comme meilleur réalisateur et coscénariste pour Good Night, and Good Luck, Clooney est si talentueux qu'il aura bien l'occasion de remporter ce grand honneur.

Gagnant de l'Oscar du meilleur acteur de soutien en 1994, pour Le fugitif (et mis en nomination deux ans plus tôt pour JFK) Tommy Lee Jones devra lui aussi attendre une prochaine fois. Son rôle de militaire à la retraite cherchant à élucider la mort de son fils revenu d'Irak, dans In the Valley of Elah/Dans la vallée d'Elah, sonne juste, mais rien qui puisse égaler le jeu de Day-Lewis.

À sa première présence aux Oscars, Viggo Mortensen repartira les mains vides pour son rôle de malfrat russe taciturne et violent, dans Eastern Promises/Promesses de l'ombre, de David Cronenberg. Question à 100 dollars : l'Académie est-elle assez avant-gardiste pour honorer un acteur qui se bagarre à poil, dans un sauna ensanglanté?

Reste Johnny Depp, dont la performance de barbier égorgeur dans Sweeney Todd : The Demon Barber of Fleet Street (Sweenet Todd : le diabolique barbier de Fleet Street), lui a valu le Golden Globe du meilleur acteur, catégorie comédie et musical. Il s'agit de la troisième fois que Depp est mis en nomination pour un Oscar (après Finding Neverland, en 2005, et Pirates of Caribbean : The Curse of Black Pearl, l'année précédente).

Depp a prouvé qu'il sait chanter, mais ce n'était pas le meilleur de son fidèle collaborateur Tim Burton. Rien pour aider.

Les finalistes

George Clooney, Michael Clayton
Daniel Day-Lewis, There Will Be Blood/Il y aura du sang
Johnny Depp, Sweeney Todd : The Demon Barber of Fleet Street/Sweeney Todd : le diabolique barbier de Fleet Street
Tommy Lee Jones, In the Valley of Elah/Dans la vallée d'Elah
Viggo Mortensen, Eastern Promises/Les promesses de l'ombre

Notre prédiction : Daniel Day Lewis
Notre choix : Daniel Day-Lewis