Des discours politiques, des crises de larmes et même un homme nu qui traverse la scène: au cours des années, les Oscars ont connu nombre d'événements insolites ou imprévus.

Les organisateurs de la grande cérémonie annuelle du 7e art sont toujours partagés entre la nécessité de présenter un spectacle divertissant pour des centaines de millions de téléspectateurs, et la crainte de voir déraper cet événement qui se veut consensuel et familial.

En 1962, un individu déjoue les mesures de sécurité pour remettre à l'animateur Bob Hope un «Oscar» qu'il a confectionné chez lui. En 1973, c'est un homme nu qui monte sur la scène, où l'acteur britannique David Niven ne perd pas son flegme en ironisant sur l'anatomie insuffisante de l'intrus.

Deux ans plus tard, alors que Marlon Brando vient de recevoir l'Oscar du meilleur acteur pour Le parrain, une jeune femme disant s'appeler Sacheen Littlefeather monte sur scène et refuse la récompense au nom de la star, en protestation contre le traitement par Hollywood des Indiens d'Amérique.

En 2003, le documentariste Michael Moore, honoré pour son manifeste anti-armes Bowling for Columbine, scandalise les États-Unis en lançant «Shame on You» au président George W. Bush, trois jours après le début de la guerre en Irak.

Lors de la même édition, l'acteur Adrien Brody sidère l'assistance en embrassant goulûment Halle Berry après avoir reçu sa statuette.

Depuis 2004 et le fameux «incident du téton» de Janet Jackson lors de la mi-temps du Superbowl, la grande finale de football américain, aucune émission grand public n'est diffusée en direct immédiat aux États-Unis, les organisateurs se ménageant une zone tampon de quelques secondes.

En 2006, les Oscars avaient ainsi effacé des gros mots prononcés par les rappeurs de Three Six Mafia, Oscar de la meilleure chanson pour le film sur un proxénète Hustle and Flow.

Mais il est difficile aux producteurs de ne pas diffuser les crises de larmes et les déclarations bizarres de certains lauréats dans leurs discours de remerciements.

L'actrice Sally Field est restée célèbre et parodiée pour ses exclamations: «Cette fois, je le sens (...) vous m'aimez, maintenant, vous m'aimez!», prononcés après avoir reçu son deuxième Oscar en 1985.

Mais il arrive aussi que le présentateur de la cérémonie y mette du sien. Jon Stewart, en 2006, avait entamé sa présentation par «Mesdames, messieurs... Felicity», en référence à l'actrice Felicity Huffman, nommée pour un rôle de transsexuel. Toujours mieux que «Bonsoir, bande d'hypocrites de Hollywood!» de Chevy Chase qui avait laissé de glace la salle en 1987.

Personne non plus n'a oublié l'explosion de joie de l'Italien Roberto Benigni, vainqueur des Oscars du meilleur acteur et du meilleur film étranger en 1999 pour La vie est belle. «Je veux embrasser tout le monde!», avait-il hurlé après s'être mis debout sur le dossier de son siège.