Le réalisateur Jean Delannoy, représentant du cinéma français d'après-guerre réputé pour ses adaptations littéraires ou ses films historiques, est mort mercredi soir à l'âge de cent ans, a annoncé jeudi sa famille.

Jean Delannoy, décédé chez lui à Guainville, avait reçu le Grand prix du tout premier Festival de Cannes, en 1946, pour La symphonie pastorale.

Décorateur, acteur, monteur, Jean Delannoy avait exercé plusieurs professions avant de se lancer dans la réalisation en 1933 avec Paris-Deauville (1933).

Amateur de littérature, il accède à la notoriété en réalisant en  collaboration avec Jean Cocteau L'éternel retour en 1943, adaptation du mythe de Tristan et Yseult incarné par Jean Marais et Madeleine Sologne.

Jean Delannoy adapte également André Gide (La symphonie pastorale), Jean-Paul Sartre (Les jeux sont faits, 1947), ou encore Madame de La Fayette (La Princesse de Clèves, 1961).

En 1956, il tourne Notre-Dame-de-Paris avec Anthony Quinn et Gina Lollobridgida. Cette dernière fait partie de ses acteurs fétiches, avec Michèle Morgan, Jean Marais ou Jean Gabin.

Primé à Cannes, Venise et Berlin, le cinéaste passe des personnages historiques à l'inspecteur Maigret, pour terminer sur des films d'inspiration religieuse, dont Marie de Nazareth en 1995.

Auteur méticuleux de plus d'un trentaine de films, il est chahuté dans les années 1950 par les cinéastes de la Nouvelle Vague (Godard, Truffaut...) qui lui reprochent son académisme d'habile technicien.

Jean Delannoy avait publié ses mémoires, intitulées Aux Yeux du souvenir, titre de l'un de ses films.

Le président français Nicolas Sarkozy a rendu hommage à «un immense réalisateur qui a consacré sa vie, avec succès, à sa passion de l'art et a donc contribué au rayonnement de notre pays».

«L'oeuvre entre toutes, c'est Notre-Dame-de-Paris, film bouleversant d'émotion qui réunissait d'immenses acteurs et révélait les futurs grands», a-t-il estimé dans un communiqué.