Bathory, un thriller fantastico-historique au plus gros budget de tous les temps pour un film en Europe centrale, va sortir en salle à Prague jeudi.

«C'est un film baroque, un film qui parle d'amour, d'histoire et d'abus de pouvoir politique», a expliqué son réalisateur, le Slovaque Juraj Jakubisko, lors d'une conférence de presse après une première internationale mitigée au Festival de Karlovy Vary en République tchèque.

Cette coproduction tchèque, slovaque, hongroise et britannique, dotée d'un budget de 12 millions d'euros, retrace le destin de la comtesse Erzebeth Bathory (1560-1614), personnage mystérieux à la réputation de femme-vampire.

Juraj Jakubisko questionne la légende selon laquelle cette comtesse hongroise, férue de magie noire, abreuvait son éternelle jeunesse avec le sang de jeunes vierges. En toile de fond, la guerre sanglante des Hongrois contre les Turcs, les rivalités des seigneurs de Transylvanie et la montée en puissance de la maison Habsbourg.

«On sait peu de choses sur Bathory, mais on sait que le destin des femmes riches et seules n'était pas facile à l'époque : mon film la décrit comme une femme de la Renaissance détruite par la rumeur», explique le cinéaste âgé de 70 ans qui dit s'être inspiré, pour les images, du peintre italien Le Caravage.

Tourné dans les superbes châteaux de la région, le film de 140 minutes fait appel à des centaines de figurants et à de riches costumes d'époque.

Le rôle-titre est joué par l'actrice britannique Anna Friel avec, à ses côtés, l'Italien Franco Nero, l'Écossais Hans Matheson et le Tchèque Karel Roden.

Le film, dont les droits ont déjà été achetés par différents pays d'Europe centrale, pourrait faire l'objet d'une version télévisée en trois parties, selon ses producteurs.