Avec son Lion d'or décroché en fin de semaine au Festival de Venise, les attentes pour The Wrestler étaient fortes, hier après-midi, à Toronto. À preuve, la salle était bondée, près de 600 spectateurs. À l'issue de la projection, pas de délire, quelques applaudissements polis, sans plus.

La faute n'a rien à voir avec Mickey Rourke, l'enfant terrible du cinéma américain des années 80, qui revient sous les projecteurs avec brio. L'histoire du lutteur sur le déclin qu'il incarne est intéressante, mais trop sage, surtout de la part d'un réalisateur, Darren Aronofsky, l'homme derrière l'excellent Requiem for a Dream, et le très ésotérique The Fountain.

The Wrestler entraîne le spectateur dans les coulisses de la lutte professionnelle, une fois que les projecteurs sont éteints. Randy «The Ram» Robinson (Rourke) est l'un de ces gladiateurs qui ont donné leur vie pour combler les amateurs avides de violence.

Sauf que son corps, usé et brisé, ne peut plus en prendre. Son dernier combat lui a valu un pontage. Il doit prendra sa retraite. Il accepte des petits boulots, mais est plus seul que jamais. Il renoue avec sa fille unique (Eva Rachel Wood) pour mieux la perdre. Sa seule amie est une stripteaseuse (Maria Tomei). Il voudrait aller plus loin, pas elle.

Restera pour lui l'utilme option pour retrouver sa dignité et son honneur : un retour dans le ring. Avec tous les risques que le défi comporte...

Rourke est émouvant dans ce rôle de lutteur sur le déclin. Il recevrait une nomination pour un Oscar que personne ne s'en étonnerait. Et s'il reste des âmes pures pour croire que la lutte n'est pas arrangée avec le gars des vues, elles vont tomber du troisième câble...