Le 34e festival du cinéma américain de Deauville (ouest de la France) a récompensé The Visitor, de Tom McCarthy, un drame social engagé, sur l'immigration clandestine, à l'issue d'une édition marquée par de nombreux appels à un changement politique aux États-Unis.

 «Je crois au pouvoir de l'art. Ces films (sélectionnés à Deauville) montrent que le changement et la paix vont arriver aux États-Unis», a déclaré le réalisateur juste après avoir reçu le Grand Prix, faisant allusion aux prochaines élections américaines.

Le réalisateur, qui s'était fait connaître en France en 2004 avec The Station Agent, a filmé cette fois-ci la rencontre de Walter, un professeur d'économie en fin de carrière, avec Tarek, un immigré clandestin d'origine syrienne, qui s'est installé chez lui à la suite d'une arnaque immobilière.

L'enseignant en quête d'un nouveau sens à sa vie va d'abord demander à cet invité surprise de quitter les lieux mais peu à peu un lien se tisse entre les deux hommes autour de l'apprentissage de la musique. Et lorsque Tarek est menacé d'expulsion, Walter va tout mettre en oeuvre pour lui venir en aide.

Le lauréat du Prix du jury a été encore plus explicite. «Notre pays est dans un état lamentable. Si on a un espoir aujourd'hui c'est Barack Obama», a déclaré Lance Hammer, qui a aussi remporté à Deauville avec Ballast le prix de la révélation Cartier remis par un autre jury.

Ce premier long métrage retrace la vie difficile sur les rives du Delta du Mississippi de James, un pré-ado difficile, Marlee, sa mère, célibataire, et de Lawrence, leur voisin qui tente de surmonter la douleur du suicide de son frère jumeau, une thématique parfois comparée à celle des frères Dardenne.

La réalisatrice Zoe Cassavetes, présidente du prix de la révélation Cartier, et qui a remis la récompense à Lance Hammer, a aussi souhaité «un retour des États-Unis sur la voie de la paix» à l'occasion des élections.

 «Nous n'avions que deux prix. Il y avait d'autres films que nous aurions aimé récompenser. Il a fallu malheureusement faire un choix», a déclaré lors de la cérémonie de clôture la présidente du jury des deux principaux prix Carole Bouquet, qui s'est engagée à plusieurs reprises pour des sans-papiers en France.

Onze longs métrages étaient en compétition, dont cinq premiers films. Parmi les favoris de la sélection non récompensés figure notamment Towelhead, première réalisation d'Alan Ball, scénariste de Six feet under et d'American Beauty.

Les années précédentes, Deauville avait notamment récompensé Little miss sunshine (en 2006). Le festival, ouvert le 5 septembre, a attiré près de 65.000 spectateurs cette année, contre 55.000 l'an passé.

Hors compétition, Spike Lee a présenté Miracle à Santa Anna, sur le rôle des soldats afro-américains pendant la Seconde Guerre mondiale.

Et, l'acteur Ed Harris est venu parler de son western Appaloosa, son deuxième long métrage, dans lequel joue notamment Viggo Mortensen, vu dans Le seigneur des Anneaux, qui avait également fait le déplacement.