La victime dans l'affaire qui a conduit Roman Polanski à fuir les Etats-Unis a demandé lundi l'abandon des poursuites contre le cinéaste, qui risque la prison pour avoir eu des relations sexuelles avec elle lorsqu'elle avait 13 ans, selon des documents judiciaires.

Le 2 décembre, le metteur en scène français aujourd'hui âgé de 75 ans avait déposé via ses avocats un recours auprès d'un tribunal de Los Angeles, lui demandant d'abandonner la procédure courant contre lui depuis plus de 31 ans.

Les défenseurs de M. Polanski avaient affirmé avoir mis au jour de nouvelles preuves montrant que le réalisateur n'avait pas bénéficié à l'époque d'une procédure pénale équitable.

Dans sa réponse le 6 janvier, le parquet avait demandé au magistrat de rejeter cette demande tant que le justiciable ne se présentait pas lui-même au tribunal. Ce dernier est officiellement «fugitif» et recherché par la justice américaine depuis qu'il a quitté le pays pour éviter d'être emprisonné début 1978.

Mais la victime, aujourd'hui âgée de 45 ans et mère de trois enfants, a déposé une demande lundi devant le juge, réclamant à son tour l'abandon des poursuites.

«J'étais la jeune fille de 13 ans dont Roman Polanski a abusé le 10 mars 1977 (...) j'ai demandé que cette affaire se termine sur le plan judiciaire. J'ai pressé le procureur et le tribunal d'abandonner ces poursuites», écrit Samantha Geimer.

Elle affirme que «aussi vrais qu'ils soient, la publication des détails (de l'agression) font mal à moi, à mon mari, à mes trois enfants et à ma mère» et affirme être «devenue une victime des actes entrepris par le procureur».

Ce n'est pas la première fois que Mme Geimer réclame à la justice l'abandon des poursuites contre Roman Polanski; cela avait déjà été le cas, sans succès, en 1995 et 1997.