La mémoire des anges, le poème urbain et cinématographique de Luc Bourdon, sera présenté à nouveau sur grand écran à la Cinémathèque, le 27 mai.

Composé de plans extraits de 200 films de l'ONF des années 50 et 60, La mémoire des anges fait revivre, dans une forme contemporaine, le Montréal d'antan. Récompensé par le Grand Prix Focus-Cinémathèque québécoise, Luc Bourdon est invité à présenter 10 courts métrages desquels sont tirés les plans de La mémoire des anges.

Les films sont signés Jacques Giraldeau (Au hasard du temps), Gilles Groulx (Un jeu si simple) ou encore Gilles Carle (Dimanche d'Amérique) et sont diffusés gratuitement lors de deux séances, les mercredis 13 et 20 mai à 18h30, en présence de Luc Bourdon. Fabrice Montal, conservateur du cinéma québécois et canadien à la Cinémathèque, nous explique l'initiative.

Q Pourquoi ce cycle La mémoire d'une ville, autour du film La mémoire des anges?

R Quand Luc Bourdon a reçu le Grand Prix Focus-Cinémathèque québécoise, on lui a offert une projection à la Cinémathèque. On a eu l'idée d'un événement, et on a pensé que ce serait bien de revenir sur l'histoire du film, constitué d'archives, assemblées non pas seulement sur le mode du réalisateur, mais sur des harmonies visuelles.

Q Comment avez-vous choisi les films?

R On présente 10 films: 10 approches sur 10 quartiers de Montréal. Neuf d'entre eux seront présentés dans leur format original.

Q La mémoire des anges, produit par l'ONF, explore l'imposante collection des films. Pourrait-on imaginer une initiative similaire du côté de la Cinémathèque, même si elle n'est pas productrice des films de sa collection?

R L'Office a ceci de particulier que tous les films lui appartiennent. Luc a eu le bonheur de prendre des films produits par l'ONF uniquement, à un moment où l'ONF était le plus important producteur de films et que les coproductions n'existaient pas. La principale mission de l'Office était de mettre le pays en scène. C'était d'abord un organisme de propagande et de glorification de la société canadienne. Montréal est la ville où l'Office a le plus tourné.

Q Pourquoi participer à l'événement La mémoire d'une ville?

R C'est un prétexte pour montrer des oeuvres révolues, et l'humour aussi sur le passé: par exemple, le film Les habitations Jeanne-Mance d'Eugène Boyko. C'était à l'époque les bâtiments les plus modernes à Montréal, il y avait un côté «un avenir radieux nous attend». Il y a un clin d'oeil humoristique en voyant ce film sur la façon dont on pensait l'urbanisme.

Q Luc Bourdon va-t-il présenter les courts métrages choisis?


R Il en parlera avant chaque film. Cela va être superbe: le cycle La mémoire d'une ville peut-être une introduction progressive à La mémoire des anges, qui est un film unique et dont la sortie en DVD coïncide avec les 70 ans de l'ONF.

Cycle La mémoire d'une ville, mercredi 13 et 20 mai, à la Cinémathèque québécoise, à 18h30.
La mémoire des anges, de Luc Bourdon, sera présenté le mercredi 27 mai à 18h30. Le DVD du film sera lancé à cette occasion.