On pourrait croire que doubler les chances d'un film d'obtenir une nomination aux Oscar serait accueilli comme une bonne nouvelle à Hollywood, où une statuette dorée représente l'honneur suprême.

Pourtant, les vedettes, les cinéastes et les dirigeants du milieu sont partagés entre un optimisme prudent et un désaccord total en ce qui a trait aux changements qui seront apportés à la prochaine cérémonie en mars. Dix films plutôt que cinq seront alors finalistes pour l'Oscar du meilleur long métrage.

Les organisateurs du gala espèrent ainsi susciter un plus grand intérêt pour la cérémonie et donner du prestige à plusieurs films différents. Mais certains à Hollywood se demandent si l'honneur associé à une nomination sera diminué si plus de films y ont droit.

Matt Damon, gagnant d'un Oscar pour le scénario de Good Will Hunting, qualifie la décision de «terrible». Selon lui, il s'agit d'une mauvaise idée, et il croit que les gens ne prendront pas le temps d'aller voir les films nommés s'il y en a deux fois plus qu'auparavant.

Reconnaissant qu'une nomination constitue «un honneur incroyable», le réalisateur Peter Jackson, qui a déjà gagné le grand prix pour The Return of the King, espère que les changements n'enlèveront pas de la valeur à la catégorie, ajoutant que «seul le temps le dira».

Le coprésident de Sony Pictures Classic, Michael Barker, affirme pour sa part que s'il y avait eu dix nommés l'an dernier, certains favoris des critiques comme Rachel Getting Married ou Frozen River auraient pu être sélectionnés, et ainsi élargir leur public.

Le réalisateur de Juno, Jason Reitman, qui présente cette année à Toronto Up in the Air avec George Clooney, a quant à lui dit à la blague que s'il a «la chance incroyable d'être nommé, (il) considérera que c'est une bonne idée», ajoutant plus sérieusement que si un film «merveilleux mais sans public» arrive à être vu grâce à une nomination pour l'Oscar du meilleur film, le changement en aura valu la peine.