Arnold Schwarzenegger, le gouverneur de Californie, a estimé jeudi que Roman Polanski, arrêté samedi en Suisse pour une affaire de moeurs vieille de plus de trente ans, «devrait être traité comme tout le monde».
  
Affirmant être un «grand admirateur» du travail du cinéaste, qui s'était enfui des États-Unis en 1978 après avoir été condamné pour «relations sexuelles illégales» avec une mineure de 13 ans, l'ancien acteur a néanmoins souligné sur CNN «qu'il devrait être traité comme tout le monde».
  
«Peu importe que vous soyez un grand acteur, un grand réalisateur ou un grand producteur», a-t-il ajouté.
  
Arnold Schwarzenegger a aussi appelé à prendre en compte les voix dénonçant le procès inéquitable fait, selon elles, au cinéaste en 1977.
  
«On devrait regarder toutes les allégations, pas seulement celle concernant (Polanski) mais aussi celles concernant son procès. Y a-t-il eu des erreurs?», s'est-il demandé.
  
Interrogé sur le soutien au cinéaste de plusieurs personnalités hollywoodiennes, à contre-courant de l'opinion publique américaine, Arnold Schwarzenegger a affirmé qu'«Hollywood avait toujours été très libéral».
  
«On peut appeler ça ‘être en décalage’ mais vous savez, c'est comme ça qu'ils pensent», a-t-il déclaré.
  
Bo Zenga, le producteur de la série de comédies Scary Movie, a battu en brèche jeudi dans le Los Angeles Times l'idée selon laquelle Hollywood faisait bloc derrière Roman Polanski.
  
«Cela m'irrite que les gens à travers la planète pensent que tout le monde à Hollywood considère le violeur comme la victime. Car je ne pense pas ainsi, pas plus que la plupart des gens avec qui je parle», écrit-il.
  
Roman Polanski, 76 ans, a été arrêté en Suisse samedi à la demande du bureau du procureur de Los Angeles, qui a annoncé qu'il demanderait son extradition.
  
L'arrestation du cinéaste a provoqué une onde de choc dans les milieux politiques et culturels, notamment en Europe.