Claude Veillette n'a pas froid aux yeux. Le producteur de la version cinématographique du Journal d'Aurélie Laflamme aime les premières fois. Avec ce film attendu, adapté d'un roman à succès, il a choisi un réalisateur, une coscénariste, une actrice et une directrice photo qui en sont tous à leurs premières armes dans le milieu du long métrage.

Par les temps frileux qui courent, d'un point de vue financier, et la recherche, conséquemment, de valeurs sûres, ça prend un certain culot, voire un goût pour le saut en parachute.

«C'est comme ça que j'ai envie de faire ce métier. Ce qui m'intéresse dans un projet, ce sont les nouveaux défis qu'il représente. J'aime aider les jeunes créateurs. Je veux les faire profiter de mon expérience, mais c'est le réalisateur qui a le dernier mot», a dit hier le producteur sur le plateau de tournage du film de Christian Laurence dans le Vieux-Longueuil.

Le journal d'Aurélie Laflamme, version cinéma, a été coscénarisé par le cinéaste, et fondateur du mouvement Kino, et la romancière India Desjardins. Plus de 400 000 exemplaires des six premiers tomes des aventures d'Aurélie Laflamme, version littéraire, ont été vendus jusqu'ici. Ce qui représente la partie «filet de sécurité» de l'aventure.

«Ça peut aider à rassurer les investisseurs, mais on ne peut rien garantir au cinéma. Je n'ai jamais prédit correctement le box-office de mes films. Personne ne connaît la recette», confie celui qui a également produit le premier film de Mariloup Wolfe, Les pieds dans le vide, ainsi que les deux Mademoiselle C et Matusalem.

Ado de 14 ans plutôt gaffeuse, Aurélie Laflamme est interprétée par Marianne Verville, fille de 15 ans du comédien Pierre Verville. Elle a été choisie après un long processus de sélection qui a vu 1300 aspirantes actrices défiler devant les producteurs. «Nous sommes très heureux de notre choix», indique le producteur.

Même son de cloche chez l'auteure India Desjardins. La jeune femme de 33 ans se disait également enthousiaste face à sa première expérience cinématographique hier.

«Ce qui m'a impressionné, ce sont les camions, lance-t-elle en riant. Voir tout ce monde s'agiter sur le plateau avec tout cet équipement pour quelque chose que j'avais commencé à écrire un soir chez moi, en pyjama. Le premier jour, personne ne me connaissait, on m'a dit de circuler.»

Le travail de coscénarisation a été long et rigoureux, ajoute-t-elle. Mais pas question de faire de la littérature filmée ou de la télévision. S'il y a une signature, ce sera bien celle de Christian Laurence, dit-elle.

«C'est son film à lui. Il m'a demandé des conseils pour certaines scènes, c'est tout. Mais on y trouvera des choses qui n'étaient pas dans le roman. Aurélie a beaucoup d'imagination et on a mis en scène cet imaginaire», explique-t-elle.

Claude Veillette parle même d'une production qui profitera de deux journées d'effets spéciaux à réaliser pour un roman décrit pourtant comme très «réaliste» et représentatif de la vie des jeunes.

«Les dialogues sont réalistes, mais on a évité les clichés, précise India Desjardins. Dans le roman, comme dans le film, il n'est pas question de faire une caricature des adolescents en les prenant de haut, d'un point de vue d'adulte. Je les aime tellement, les jeunes. Ce sera un film drôle et touchant avec une vision positive de ce qu'ils sont.»

Les acteurs Pierre Gendron, Valérie Blais et Édith Cochrane font également partie de la distribution du film, qui est attendu sur les écrans l'an prochain.