Les films québécois ont fait belle figure en 2009, mieux qu'en 2008, grâce notamment au méga-succès estival De père en flic qui a raflé 10,5 millions $ au box-office. Mais d'autres longs métrages se sont aussi bien tirés d'affaires.

Simon Beaudry, de la maison montréalaise Cinéac, qui compile les recettes des salles de cinéma au Québec, a même signalé que la comédie portant sur des relations difficiles d'un flic et de son fils qui exerce le même métier que lui se retrouve parmi les plus grands succès québécois de la décennie.

«Ce film a été vraiment la locomotive, terminant premier et de très loin par rapport aux autres longs métrages québécois projetés en 2009», a indiqué M. Beaudry.

Sorti en plein été, le quatrième film réalisé par Emile Gaudreault, et co-scénarisé avec Ian Lauzon, a aussi été bien accueilli par la critique.

A l'Observatoire de la culture et des communications, le chargé de projet Benoit Allaire a noté que le film a véritablement bousculé les autres sur son passage.

«C'est une bonne comédie avec des acteurs connus (Michel Côté et Louis-José Houde, entre autres), a rappelé M. Allaire. C'est le genre de film qui va chercher des gens qui n'ont pas l'habitude de se déplacer pour aller au cinéma ou qui attire des gens qui n'y vont pas souvent. Il a fait aussi bien que Bon cop bad cop

Six autres films d'origine québécoise ont aussi dépassé le symbolique cap du million de dollars aux guichets des salles obscures.

Ayant engrangé entre un et deux millions de dollars on retrouve cette année, dans l'ordre, Les doigts croches, de Ken Scott, sorti à la fin juillet; Dédé à travers les brumes, de Jean-Philippe Duval; Polytechnique, de Denis Villeneuve; A vos marques...Party (2), de Frédérick D'Amours; Les pieds dans le vide, le premier film de Mariloup Wolfe; et le thriller 5150, rue des Ormes, d'Eric Tessier.

Et on pourrait pratiquement en inclure un autre qui frise le million de dollars, soit le surprenant J'ai tué ma mère de l'étoile montante de la réalisation au Québec, Xavier Dolan, qui a réussi un coup de maître avec son film d'auteur lui ayant mérité plusieurs prix internationaux dont trois au seul Festival de Cannes.

«Dolan a vraiment créé la surprise avec son film, a indiqué M. Beaudry. Il manque quelque dizaines de milliers de dollars pour qu'il fasse le million. Ce fut vraiment la production cendrillon de l'année.»

On peut considérer que ces films ont tous connu un beau succès compte tenu de l'étroitesse du marché québécois.

«Le succès, a analysé M.Beaudry, tourne maintenant autour du million de dollars. Notre marché est trop petit pour rentabiliser une production. On doit passer impérativement par des ventes à l'étranger.»

Mais il considère que 2009 aura été une année faste pour notre cinéma national qui semble bien se porter.

«Globalement, en tenant compte des salles commerciales et autres, l'année devrait se terminer pour l'ensemble des films par une hausse de 15 pour cent. Pour les films québécois, ce sera entre 11 et 12 pour cent des parts de marché en 2009, comparativement à 9,3 pour cent en 2008», a précisé M. Beaudry.

A lui seul, De père en flic a amassé plus de la moitié des montants payés par les cinéphiles aux guichets des cinémas.

Certains seront tentés de dire qu'il y a eu ruée vers les salles de cinéma avec le temps pluvieux du début d'été. Mais ce ne serait pas le cas.

«Le mauvais temps a peu joué, selon M. Allaire, de l'Observatoire. Pour avoir une hausse si spectaculaire aux guichets, ce serait plutôt une conjonction de facteurs favorables», a-t-il soutenu.

«En 2009, les films ont été fort appréciés. On a senti ce phénomène dès mars et avril, alors que l'on notait une hausse importante de l'assistance. Les films des séries Twilight et Harry Potter par exemple expliquent une bonne partie de la croissance», a-t-il noté.