Polytechnique, de Denis Villeneuve, part favori à la course aux prix Génie. Avec 11 nominations, le drame inspiré du 6 décembre 1989 est présent dans les catégories les plus prestigieuses. Du côté québécois, Before Tomorrow, de Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu, et Grande Ourse : La clé des possibles de Patrice Sauvé s'inscrivent comme des concurrents sérieux.

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L'absence du très remarqué J'ai tué ma mère, de Xavier Dolan, n'est pas passée inaperçue. Le film, qui a démarré sa carrière à Cannes l'an dernier, a aussi bénéficié d'une sortie en salle au Canada anglais - un fait rare pour un film québécois. Mais aux Génie le film devra se contenter du prix du meilleur premier long métrage.

«J'ai été le premier surpris: ma réaction a été de m'assurer que dans le jury il y avait une participation du Québec», dit Charles Ohayon, président des Génie. C'était bien le cas. C'est quelque chose de très subjectif. Jusqu'à présent, on a rarement remis en question (les choix du jury, ndlr). C'est un gros point d'interrogation.»

Au titre du meilleur film, 3 saisons, de Jim Donovan, Fifty Dead Men Walking de Kari Skogland et Nurse. FighterBoy de Charles Officer sont aussi en lice. Adoration, d'Atom Egoyan, se retrouve dans la catégorie du meilleur scénario original, tout comme Émile Gaudreault et Ian Lauzon pour De père en flic.

Comme Roger Frappier l'a confié à La Presse, Dédé à travers les brumes n'a pas été soumis. «Jusqu'à l'an dernier, Roger a présenté ses films, répond toutefois Charles Ohayon. Je peux présumer que lorsqu'on connaît les convictions de Dédé Fortin, il n'aurait certainement pas voulu aller à Toronto.»

Le producteur de Max Films estime que le coût d'inscription aux Génie est trop élevé pour une faible visibilité. «Ce genre d'événement est souvent accompagné d'une facture», se défend toutefois M. Ohayon. Avec 15 longs métrages de fiction québécois soumis parmi une quarantaine de films en 2009, Roger Frappier n'aura pas été le seul à s'abstenir.

En lice pour le prix d'interprétation masculine dans un rôle de soutien, Rémy Girard estime toutefois que la cérémonie canadienne est importante pour les artistes. «Moi quand on me fait l'honneur de me mettre en nomination, je viens toujours. Oui, ça ne donne rien, mais il reste que je ne peux pas dire que les Génie ne m'ont pas aidé», dit le comédien, qui a décroché quatre Génie et pas un seul Jutra en carrière. Des interrogations planent autour de la diffusion de l'événement. On ignore encore quelle chaîne de télévision retransmettra la cérémonie. Des discussions sont en cours avec deux télédiffuseurs, précise M. Ohayon.