La question est simple (!): quelle est la raison du succès de Sex and the City, pourquoi la série résonne-t-elle encore, six ans après sa «retraite» du petit écran, et va-t-elle chercher des fans de tous les milieux, âges et sexes?


Pour Michael Patrick King, la réponse est aussi simple que la question: «Il y a toujours eu une voix, dans cette série, et cette voix est celle de Carrie Bradshaw, trentenaire célibataire et heureuse dans sa vie malgré une société qui lui dit qu’à cet âge-là, elle devrait être mariée. Cette voix qui assume sa différence est allée rejoindre tous ces gens qui se sentent différents à cause de leur situation sociale ou matrimoniale, de leur orientation sexuelle, de leur race, etc. Et comme dans toute bonne histoire, il faut un vilain, ici, le vilain est incarné par la société, cette société qui vous dit de faire les choses de telle manière et pas telle autre. Et vous avez ici quatre personnages qui ripostent à leur manière.»

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«Bien sûr, il y a la mode, les vêtements, les chaussures, mais ça, c’est la cerise sur la gâteau. Avant tout, il y a également cette façon d’articuler les émotions et cette observation humoristique de ce parcours émotif», ajoute Sarah Jessica Parker qui aime par-dessus tout, du concept Sex and the City, la façon représenter les relations entre femmes: «Nous sommes dans une époque où on dirait qu’il faut que les femmes soient méchantes les unes envers les autres. Je n’aime pas la manière dont les relations féminines sont en général présentées à la télévision. Nous, nous avons montré des femmes extrêmement différentes les uns des autres, pas toujours d’accord les unes avec les autres, mais elles sont droites et honnêtes entre elles.»


«Et puis, continue Kim Cattrall, nous avons aidé bien des femmes à changer la manière de se percevoir quand elles sont seules, quand elles sont victimes du cancer, quand elles sont trompées. Nous les avons encouragées à se serrer les coudes et nous avons redéfini ce que c’est que d’avoir du succès, être intelligentes - et féminines.»


Cynthia Nixon et Kristin Davis, dont les personnages se sont souvent heurtés au sujet de leur vision carrière vs famille - la première misant tout sur le travail et l’autre, prête à rester au foyer pour s’occuper des enfants qu’elle rêvait d’avoir - sont quant à elles satisfaites d’avoir rappelé que le féminisme, c’est cela. La présentation de différentes avenues et la possibilité de choisir.


Et, pour tous, l’une des grandes réussites de l’émission est d’avoir mis de l’avant que, dans un monde où tout est communication mais aussi solitude, l’amitié est précieuse. La famille que l’on se crée ainsi, essentielle. Un élément clé de survie. À New York comme ailleurs.