La Palme d'or du 63e Festival de Cannes a été attribuée dimanche à l'inattendu réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul pour le film Oncle Boonmee alors que la France repart avec trois récompenses, le Grand prix, celui de l'interprétation féminine et celui de la mise en scène.

 

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«C'est un moment très important pour l'histoire de la Thaïlande, du cinéma thaïlandais, c'est une grande première», a lancé le cinéaste thaï en recevant le prix suprême du festival.


Le Grand Prix du jury, présidé par le cinéaste américain Tim Burton est revenu au Français Xavier Beauvois pour Des hommes et des dieux, puissant film sur l'assassinat des moines de Tibéhirine en 1996.


«Merci à mes frères, Luc, Christophe, Amédée, Célestin, Michel, Jean-Pierre, Paul, Bruno», a déclaré le cinéaste en recevant son prix et en égrènant à chaque fois le nom de l'acteur interprétant le moine concerné.


Le Prix d'interprétation féminine a été décerné à l'actrice française Juliette Binoche, 46 ans, pour Copie conforme du réalisateur iranien Abbas Kiarostami. Après de longs remerciements, l'actrice a montré un panneau portant le nom du réalisateur iranien Jafar Panahi, emprisonné à Téhéran et qui devait rejoindre le jury.


Le jury du festival, présidé par Tim Burton a décerné son prix d'interprétation masculine ex-aequo à l'acteur espagnol Javier Bardem pour Biutiful et à l'Italien Elio Germano pour La Nostra vita.


«Ce prix est une reconnaissance pour mon travail, qui n'aurait jamais existé sans le film extraordinaire réalisé par Alejandro Gonzalez Inarritu», a déclaré Javier Bardem, 41 ans, en recevant sa récompense.


«Je dédie ce film à l'Italie et aux Italiens qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire de l'Italie, un pays meilleur malgré la classe dirigeante», a lancé de son côté Elio Germano, 29 ans.


Le Prix de la mise en scène est revenu au Français Mathieu Amalric pour Tournée, son 4ème long métrage qui suit une troupe de strip-teaseuses.


«J'ai l'impression de rentrer à la maison», a déclaré l'acteur en recevant son prix. «J'ai débuté à 17 ans comme stagiaire derrière la caméra. Arnaud Desplechin m'a inventé comme acteur à 30 ans», a-t-il ajouté avant de remercier ses actrices et de les convier à monter sur scène. Il avait été le premier des 19 réalisateurs à présenter son film à l'ouverture du Festival le 13 mai.


Le jury a remis le Prix du jury au cinéaste Mahamat-Saleh Haroun pour  Un homme qui crie n'est pas un ours qui danse. Le réalisateur tchadien avait expliqué pendant le festival qu'avec ce film, il avait voulu «ramener l'Afrique dans l'Humanité».


 Enfin, le Prix du scénario est revenu au film Poetry du Sud-coréen Lee Chang-dong. Le cinéaste, de retour à Cannes trois ans après Secret Sunshine, a réalisé avec ce film le touchant portrait d'une grande-mère meurtrie qui s'évade dans la poésie.