Robert Duvall dit souvent qu'il s'est épanouit tardivement comme acteur, se rappelant de l'époque, dans les années 1950, où il tentait d'obtenir des rôles en compagnie de ses amis, alors inconnus, Gene Hackman et Dustin Hoffman.

Depuis, il s'est bâti une carrière dont il peut être fier, notamment grâce à ses rôles dans deux volets de The Godfather, Network, Apocalypse Now, Tender Mercies - pour lequel il a gagné un Oscar - et le film qu'il a scénarisé et réalisé en 1997, The Apostle.

Son dernier film, Get Low, bénéficiera d'une sortie limitée vendredi. Il y tient le rôle de Felix Bush, un ermite barbu vivant dans le Tennessee à l'époque de la Dépression, qui convainc l'entrepreneur de pompes funèbres de la ville d'organiser ses funérailles avant sa mort.

Pour Duvall, il s'agit d'un rôle qui lui va comme un gant, celui d'un solitaire acariâtre qui vit selon son propre code de conduite.

Duvall a laissé le personnage, retravaillé pour lui lors de la réécriture du scénario, prendre forme pendant qu'il étudiait son rôle en Argentine. Il passe la majeure partie de son temps à Buenos Aires, où il a rencontré sa quatrième épouse, Luciana Pedraza, qui a joué dans son film de 2002 Assassination Tango.

Le réalisateur Aaron Schneider, un ancien directeur photo dont le court métrage de 2004 Two Soldiers a été oscarisé, affirme que le «génie» de Duvall consiste à «devenir complètement le personnage» pour ensuite simplement agir comme lui.

Il donne tout le crédit à Duvall et à son «pouvoir d'attirer ses camarades acteurs à ses côtés» pour une distribution comprenant aussi Sissy Spacek. Le film a été tourné en 24 jours, l'an dernier, en Georgie.

«Plusieurs des réactions au film sont: «Le film est bon, mais Duvall est fantastique.» Et c'est exactement ce que nous voulions, confie Schneider. Nous voulions raconter l'histoire d'une personne intéressante.»