Pour les Québécois, l'histoire du commandant Robert Piché a une résonance particulière. Les Américains, en revanche, n'ont jamais entendu parler du pilote et de ses aventures. Seraient-ils intéressés à passer 107 minutes à suivre sa vie? 

Le réalisateur Sylvain Archambault vient d'apprendre la réponse: présenté en première américaine au Festival international du film de Santa Barbara, Piché: entre ciel et terre a fait salle comble. Dimanche, une centaine de spectateurs n'ont pas pu assister à la projection, si bien qu'une cinquième représentation a été ajoutée au programme.

«La réponse du public est très touchante: on a présenté le film en France, et ça a bien marché, mais ici, il a été particulièrement bien reçu, explique M. Archambault. Souvent, le festival coupe des représentations. Nous, ils en ont rajouté, alors c'est bon signe.»

M. Archambault ne savait pas, il y a un mois à peine, que son film serait présenté au festival de la côte Ouest. Il vivait des moments forts, lundi soir. «C'est une autre culture, les États-Unis. C'est difficile de savoir si ça va intéresser les gens. Les spectateurs n'en revenaient pas d'apprendre que le film raconte une histoire vraie. Les gens entendent parler du film par le bouche à oreille. C'est une belle surprise pour nous.»

Bon accueil pour Lucidité passagère

Piché: entre ciel et terre est présenté dans cadre du volet «Focus on Québec» du Festival international du film de Santa Barbara. Plusieurs films ont représenté le Québec au festival, dont Blind Spot (Lucidité passagère en version originale française), coréalisé par Fabrice Barillet, Nicolas Bolduc, Julien Knafo et Marie-Hélène Panisset.

Les réalisateurs étaient fort heureux de l'accueil réservé à leur film, qui jouit de trois représentations à Santa Barbara. C'est la première fois que Blind Spot est présenté aux États-Unis.

«Nous sommes surpris par l'engouement du public, explique Fabrice Barillet. Les séances de questions-réponses après les représentations durent très longtemps. On sent que la culture du cinéma est très forte. Les gens sont amoureux du cinéma, ils sont attentifs.»

Lors d'une représentation de Blind Spot, M. Barillet s'est glissé dans la salle vers la fin du film, un peu avant un moment dramatique, qui est suivi d'un long silence. «La salle était silencieuse, on entendait les gens renifler. Pour un réalisateur, c'est un moment de pur bonheur. J'en avais des frissons. Tu te dis: «Wow, on a pris les bonnes décisions. Le film marche.»»

Le festival présentait également Une vie qui commence de Michel Monty, le documentaire Le coeur d'Auschwitz de Carl Leblanc, Reste avec moi de Robert Ménard et Trois temps après la mort d'Anna de Catherine Martin.

Lundi soir, le gouvernement du Québec a organisé une réception en l'honneur des acteurs et cinéastes québécois qui ont fait le voyage jusqu'à Santa Barbara. Yanick Godbout, chargé d'affaires de la délégation du Québec à Los Angeles, organisait la soirée.

«L'idée est de célébrer le cinéma québécois et d'offrir un moment où les gens se rencontrent et échangent sur le festival, dit-il. C'est la seconde année d'affilée que le festival décide de produire un volet sur le cinéma québécois. C'est super de voir que le travail des Québécois trouve un public aux États-Unis.»

Le 26e Festival international du film de Santa Barbara se poursuit jusqu'au 6 février.