Jusqu'à dimanche à Montréal, le 29e Festival international du film sur l'art (FIFA) abordera, notamment, les thèmes suivants: le Bauhaus, Ingmar Bergman, Basquiat, Philip K. Dick, Eric Clapton, Tintin, Karkwa, Jane Birkin, Shirley Bassey, Charlie Haden, Norman Mailer... La Presse a vu pour vous:

The Year of Anish Kapoor

Sculpteur et plasticien extraordinaire, Anish Kapoor émerveille son public depuis plus de 20 ans par ses formes gigantesques, colorées et organiques. À la frontière du physique et de la métaphysique, ses créations quasi extra-terrestres évoquent l'érotisme autant que le surréalisme. On s'y reflète, on s'y engouffre, on s'y perd. Mais on ne peut qu'être fascinés par leur puissante abstraction. Dans ce documentaire britannique, qui clôt le 29e FIFA, on suit l'artiste d'origine indienne dans ses ateliers en 2009 au moment où il se prépare pour une exposition majeure à la Royal Academy de Londres. On voit Kapoor en plein travail et on l'entend s'écouter parler sur le sens profond de son oeuvre et sur le sens de l'art en général. Certaines scènes nous montrent à quel point ses oeuvres sont immenses. Ce sont parfois des constructeurs de paquebots qui les assemblent. Ses projets, de plus en plus grandioses, coûtent une fortune, mais l'artiste est devenu si populaire, qu'on lui donne maintenant les moyens de ses ambitions. 55 minutes.

-Jean-Christophe Laurence

Samedi 20h, Musée des Beaux-Arts; dimanche 18h30, Cinquième Salle de la PdA.

Arthur Rubinstein

Les documentaires sur Arthur (ex-»Artur») Rubinstein ne se comptent plus. Celui de Marie-Claire Margossian fait se succéder, dans un désordre manifestement voulu, des scènes de vie de famille et de carrière, en couleur et en noir et blanc, provenant de périodes très éloignées de l'existence quasi centenaire du pianiste qui, pendant bien des années, fut le plus célèbre du monde entier. Rubinstein parle surtout en français et en anglais, un peu en espagnol. Extrêmement expressif, comique même, lorsqu'il raconte quelque chose; impassible, les yeux fermés, quand il est au piano. Rubinstein est ici tel que nous, d'une certaine génération, l'avons connu et aimé. Une grande place est accordée aux témoignages d'autres musiciens (Zubin Mehta, Daniel Barenboïm) et à ceux des enfants du pianiste. Bien des banalités par endroits et rien sur la très grande activité de Rubinstein en Amérique. 52 minutes.

-Claude Gingras

Vendredi 15h30, Musée des beaux-arts; samedi 18h30, Cinquième Salle de la PdA.

Dix fois dix

«Il me faut la vie dans toute sa densité», disait le peintre allemand Otto Dix, à qui le Musée des beaux-arts de Montréal a récemment consacré une rétrospective. Ayant participé aux deux guerres mondiales, l'homme est revenu avec des images d'horreur qu'il a recréées sur toile. Mais sa vision de la vie n'est pas que grotesque, comme le rappelle le documentaire Dix fois Dix, de Jennifer Alleyn. Si la cinéaste s'attarde à l'horreur, elle explore aussi la vie personnelle de cet individu équilibré, bon père de famille, amoureux fou de Martha, sa deuxième femme. Très éducatif, le documentaire propose une visite privilégiée du montage de l'exposition du MBAM avec la directrice Nathalie Bondil. Souvent ludique, la caméra a l'intelligence de s'adapter aux circonstances, nous faisant par exemple voir les toiles depuis le plancher où elles reposent avant l'accrochage. 52 minutes.

-André Duchesne

Vendredi 21h, au MBAM.