Après la course et la musique, Jacques Villeneuve ajoute une nouvelle corde à son arc: le doublage cinématographique.

Le pilote automobile prête sa voix à une Jaguar Type E des années 60, l'un des «personnages» du film Les Bagnoles 2, qui sort dans les cinémas et ciné-parcs vendredi prochain. Dans les versions francophones du film, Villeneuve tient le rôle d'un commentateur du Grand Prix mondial, la grande course internationale à laquelle participe le bolide Flash McQueen, appuyé par son pote Mater, dépanneuse naïve et rouillée qui se retrouve malgré elle mêlée à une histoire d'espionnage digne des films de James Bond.

Disney-Pixar a sollicité l'ancien champion mondial de Formule 1 au moment où il était en Europe pour faire des courses sur glace, l'hiver dernier.

«J'étais très heureux d'autant plus qu'il ne s'agissait pas d'une participation éclair, nous a dit Jacques Villeneuve en entrevue. Pour moi, une participation éclair est davantage un outil de marketing et ça, je ne trouvais pas ça très excitant. Ce que l'on m'a proposé de faire n'était pas du tout du même ordre et, comme j'ai toujours aimé sortir des sentiers battus, ça m'a tout de suite interpellé.»

Villeneuve double une douzaine de répliques dans le film, à la fois dans les versions québécoise et française. À peine trois heures ont suffi au pilote pour faire le travail, somme toute très honnête.

«Je n'avais pas lu le texte. J'avais un coach avec moi pour me donner des conseils, c'est tout, a-t-il expliqué. Au début, je me contentais de réciter le script. Je me suis ensuite permis de l'adapter un peu et on m'a encouragé à le faire. Alors, c'est devenu pas mal plus naturel à la fin.» On s'en aperçoit, en effet, ses dernières répliques sont les plus convaincantes.

Fan d'animation

Villeneuve, lui-même fan avoué des dessins animés de Disney-Pixar - il dit avoir regardé à des nombreuses reprises la première aventure des Bagnoles avec ses fils Jules et Joakim - avoue toutefois que l'expérience l'avait rendu un peu nerveux.

«Pixar, Les Bagnoles 2, c'est une grosse affaire. Tu peux te brûler avec ça, a-t-il reconnu. Mais ça fait 20 ans que je suis confronté à des défis semblables. On a vu comment mon disque a été accueilli et je suis passé au travers. En fait, il n'y a pas grand-chose qui puisse m'achever. Cela dit, j'ai quand même conscience de me jeter dans la gueule du loup.»

Villeneuve a apprécié son expérience en studio, au point de vouloir la recommencer si l'occasion se présentait de nouveau. Il lui a toutefois fallu vaincre la peur du ridicule avant d'être bien à l'aise derrière le micro.

«J'ai quand même eu l'impression d'avoir l'air un peu fou, a-t-il avoué. C'était gênant parce que c'est comme si on s'éclatait seul devant son miroir et que l'on s'apercevait soudainement que quelqu'un nous observe. Mais le fait d'avoir fait de la musique m'a certainement aidé à me débarrasser de cet inconfort.»

Après-carrière

Maintenant, le fait d'avoir joué le rôle d'un commentateur lui aurait-il donné quelques idées pour son après-carrière? «Je ne suis pas à la retraite, et commentateur est un travail de retraité», réplique celui qui sera au volant d'un bolide de NASCAR à Montréal, les 19 et 20 août prochains.

«Je ne m'imagine pas être autre chose qu'un pilote, souligne-t-il. Peut-être que je pourrais y songer si un jour je me limite à faire une seule course par année. Mais, pour l'instant, même si j'aime multiplier les expériences, j'ai encore la passion de la course. Je suis un Villeneuve et on ne peut pas enlever ça aux Villeneuve, j'en suis bien conscient aujourd'hui.»