Daniel Radcliffe s’essaie à la comédie musicale, Emma Watson est devenue une mannequin en vue et Rupert Grint joue dans un film pacifiste à petit budget: le trio de la saga Harry Potter tente de se forger une nouvelle vie après la fin de la série, avec plus ou moins de succès.

Dix ans: de 2001 à 2011, Daniel, Emma et Rupert n’ont vécu que par et pour les aventures du jeune sorcier. Ils étaient encore des enfants, âgés d’à peine 11 ans, quand est sorti le premier film. Ils sont de jeunes adultes dans le dernier opus, Harry Potter et les reliques de la mort, 2e partie, présenté jeudi à Londres en avant-première mondiale.
Maintenant que le point final a été mis à la saga, ils pourraient vivre sur leurs épais bas de laine (Daniel vaut plus de62 millions de dollars, Emma 33 et Rupert 30) mais ils ont plus d’ambition que cela. Et, pour faire mentir les cassandres qui disent qu’ils ne savent faire que «du Potter», ils prennent des chemins largement opposés à leur expérience de sorciers.
Ainsi Daniel Radcliffe (Harry Potter à l’écran) chante et danse à Broadway dans la comédie musicale How to Succeed in Business Without Really Trying (Comment réussir en affaires sans réellement essayer).
«C’est beaucoup plus amusant quand c’est un défi», expliquait-il récemment à la BBC.
Les critiques ont été mitigées. Le très influent Ben Brantley du New York Times a écrit: «M. Radcliffe n’est clairement pas un acteur né de comédie musicale».
Mais Radcliffe est prêt à tous les risques pour se débarrasser de l’image de «Harry». «Si ça marche, ça met un terme à l’argument selon lequel je suis un acteur de films pour enfants», dit-il dans une interview au magazine britannique GQ.
À 21 ans, Radcliffe doit également rentrer dans le monde adulte en chassant ses démons de jeunesse. Au magazine GQ, il admet ainsi avoir dû renoncer à l’alcool. «J’étais devenu trop dépendant pour apprécier les choses».
Le virage de l’après-Potter, Emma Watson l’a quant à elle négocié par une impressionnante mutation physique: l’épaisse chevelure en bataille que lui avait imposé le personnage de Hermione Granger a laissé place à une coupe à ras. La très sage élève de l’école de sorcellerie de Poudlard s’est en même temps transformée en un mannequin ne rechignant pas aux poses lascives.
À 21 ans, elle multiplie les couvertures des plus grands magazines de mode et est devenue l’égérie de Lancôme. En adepte de la mode accomplie, elle collabore à deux griffes et a sa propre collection. Mais elle n’en abandonne pas pour autant le cinéma: on la verra bientôt dans deux films, notamment The Perks of Being a Wallflower, qui raconte les affres d’un adolescent tentant de trouver sa voie, entre la drogue et le suicide de ses amis.
Jonglant entre ces deux vies, elle a abandonné pour l’instant l’université. «Cela n’avait rien à voir avec le harcèlement, comme les médias l’ont suggéré», se défend-elle sur son site internet, après des rumeurs insistantes.
Quant à Ruper Grint (le rouquin Ron Weasley), il multiplie les apparitions dans des films aux genres très divers, avec un succès mitigé. Le thriller Cherrybomb n’a réussi à trouver l’an dernier un distributeur au Royaume-Uni qu’après une campagne des fans de Rupert. Quant à la comédie Wild Target, elle a été un retentissant échec commercial lors de sa sortie en 2010.
L’an prochain, on le verra dans Comrade, un film norvégien pacifiste à petit budget où il joue le rôle d’un officier britannique. Aura-t-il alors plus de succès?