La superstar tente de se bâtir une réputation de bonne cinéaste. Ce n'est malheureusement pas avec W.E. qu'elle y parviendra.

L'obstination qu'affiche Madonna depuis près de 30 ans à se faire un nom dans le milieu du cinéma est à la fois touchante et troublante. La «Material Girl» a beau trôner au sommet de la musique pop depuis ses toutes jeunes années, il semble que son besoin d'être reconnue comme une artiste «sérieuse» soit encore viscéral.

Mis à part Desperately Seeking Susan, film de Susan Seidelman dans lequel elle tenait pratiquement son propre rôle, sa carrière d'actrice a fait chou blanc. À la lumière de ce qu'elle a offert il y a trois ans avec Filth and Wisdom, sa carrière de cinéaste ne s'annonce guère plus reluisante avec ce W.E. aujourd'hui.

«Je ressens aujourd'hui la même pression que lorsque j'ai commencé dans le monde de la musique, a déclaré la madone au cours d'une conférence de presse, très courue il va sans dire. J'étais angoissée à l'époque, car je ne savais pas à quoi m'attendre. Le public ne savait pas à quoi s'attendre non plus. J'ai eu à faire mes preuves dans le milieu musical et maintenant, je dois les faire dans le monde du cinéma.»

Elle a coécrit le scénario original de W.E. en compagnie d'Alex Keshishian, celui-là même qui avait réalisé le documentaire Truth or Dare il y a 20 ans.

Empruntant un peu la forme de Julie and Julia, mais sur un ton beaucoup plus dramatique et romanesque, W.E. aborde deux histoires distinctes. Il y a d'abord celle de Wally Winthrop (Abbie Cornish), jeune femme qui, en cette année 1998, se rend tous les jours chez Sotheby's pour assister au spectacle d'une enchère très particulière.

Coincée dans une relation conjugale violente, la jeune femme développe un intérêt obsessionnel pour l'histoire de celui dont on met aujourd'hui des objets à l'encan. Il s'agit de l'histoire d'Edward VIII (James D'Arcy), de sa liaison «scandaleuse» avec Wallis Simpson (Andrea Riseborough), une Américaine divorcée, et de son renoncement au trône du Royaume-Uni par amour pour elle. Le récit chevauche ainsi allègrement les deux époques.

Ayant fait des recherches approfondies sur la vie de Wallis Simpson, Madonna a voulu, à travers son histoire, évoquer la culture de la célébrité dans laquelle le monde baigne.

«Une rumeur devient vérité à force d'être répétée, a fait remarquer celle que le modérateur a présentée comme «l'une des personnes les plus célèbres du monde». Des choses dépourvues de tout fondement circulent encore aujourd'hui à propos de Wallis Simpson.»

Le point de départ du film est louable. L'idée, pas mauvaise non plus. Mais cette volonté de miser à fond sur le souffle romanesque de l'histoire, à grands coups de retours en arrière maladroits et de traits de mise en scène soulignés au crayon gras, court vite à la perte du film. Les influences musicales se révèlent aussi trop évidentes (The Piano, In the Mood for Love, anachronismes à la Marie-Antoinette, etc.). Enfin, le dernier acte tombe carrément dans la guimauve.

«Je me soucie des critiques quand elles sont justifiées et formulées honnêtement, précise celle dont le nouveau film fut plutôt mal accueilli à la Mostra de Venise la semaine dernière. Quand on se concentre sur ce que j'ai fait en tant qu'oeuvre artistique, oui, j'y porte attention. Quand on m'attaque personnellement sans égard au film, non.»

Un Tintin prometteur

On ne peut évidemment évaluer un film à partir d'un extrait d'une durée de huit minutes. N'empêche que les scènes tirées de The Adventures of Tintin: The Secret of the Unicorn présentées hier aux journalistes - les mêmes que celles projetées récemment à l'événement Comic-Con de San Diego - se révèlent prometteuses.

Tournée en animation 3D avec des acteurs recouverts de capteurs, la superproduction est très soignée (bons effets 3D aussi) et se trouve visiblement en bonnes mains. Dans une courte entrevue préenregistrée, Steven Spielberg et Peter Jackson, les deux maîtres d'oeuvre du film, jurent que leur préoccupation première est de rester fidèles à l'esprit d'Hergé. On peut être rassurés sur ce plan. Cela dit, il nous paraît quand même un peu étrange d'entendre ces personnages iconiques de la culture francophone parler en anglais. Comment dit-on «mille milliards de mille sabords» dans la langue de Shakespeare, déjà?

Viggo, on t'aime!

Le meilleur ambassadeur du club de hockey Canadien à Hollywood a encore fait des siennes. Non seulement Viggo Mortensen a porté le fameux numéro 10 de Guy Lafleur à la conférence de presse de A Dangerous Method dimanche, mais il en a rajouté hier. Avant d'accueillir quelques journalistes québécois pour une entrevue, la vedette du Seigneur des anneaux a en effet tenu à accrocher une bannière du Tricolore sur le balcon du 18e étage de l'hôtel Intercontinental de Toronto, fief ennemi.

«Viggo est un grand pervers!», a commenté le réalisateur David Cronenberg, partisan des Leafs, quand on lui a rapporté la chose.