Le duo de personnages loufoques Harold et Kumar, fumeurs de joints invétérés et abonnés aux catastrophes, revient sur les écrans pour le troisième volet de leurs aventures, dynamitant cette fois le traditionnel film de Noël à grand renfort de blagues salaces.

Signé Todd Strauss-Schulson, dont c’est le premier long-métrage, A very Harold & Kumar 3D Christmas (Un Noël en 3D très Harold et Kumar), sort vendredi sur les écrans nord-américains.

Le premier film de la série, Harold et Kumar chassent le burger (2004) était une nouveauté dans le paysage hollywoodien, probablement la première comédie pour adultes entièrement confié à un duo d’acteurs issus de minorités - asiatique pour Harold (le Sud-Coréen John Cho) et indienne pour Kumar (l’Américain d’origine indienne Kal Penn).
Trois ans plus tard, avec Harold et Kumar s’évadent de Guantanamo, le duo surfait sur la vague anti-Bush et amassait près de 40 millions de dollars de recettes en Amérique du Nord.
«Cette fois, le radicalisme réside plutôt dans le fait d’avoir épousé la tradition en faisant un film de Noël traditionnel», ironisait John Cho lors de la présentation du film à la presse à Los Angeles.
Mais à part la neige, quelques guirlandes et un sapin de Noël, il n’y pas grand chose de traditionnel dans ce film de Noël, où le Père Noël se fait dégommer comme un canard et où une fillette teste les effets successifs de la marijuana, de la cocaïne et de l’ecstasy.

«C’est vrai qu’on montre des choses crues, vulgaires, grossières, mais c’est quand même un film de Noël avec de l’amour et de l’amitié», assure Kal Penn.

«Nous avons voulu enlever toute trace de cynisme», ajoute le réalisateur Todd Strauss-Schulson, venu de la publicité. «C’est peut-être un peu idiot, assez pervers mais c’est aussi chaud et doux comme un film de Noël», dit-il.

Le film est bâti autour des efforts contrariés d’Harold et Kumar pour mettre la main sur un arbre de Noël - prétexte à «une série de sketches et de numéros comiques», comme l’observe le réalisateur.

Au cours de leurs aventures, les deux compères retrouvent l’acteur Neil Patrick Harris, déjà présent dans les épisodes précédents et qui interprète son propre rôle. Ou presque.
«C’est un peu un rêve d’acteur de faire toutes ces choses assez dingues», explique-t-il à l’AFP.

Le comédien, célèbre pour son rôle dans la série télévisée à succès Comment je l’ai rencontrée (How I met your mother, en version originale) est l’un des rares acteurs hollywoodiens à assumer ouvertement son homosexualité.

En 2003, lorsque le premier Harold et Kumar était en phase d’écriture - et qu’il n’avait pas encore fait son coming-out - il avait appris que les scénaristes l’avaient mis en scène dans le film, dans son propre rôle.

«J’étais inquiet car je ne savais rien du film», dit-il. «Mais quand je l’ai lu, j’ai trouvé ça drôle. Et les acteurs étaient sympas, donc j’ai dit OK».

Il est aujourd’hui l’un des caractères clé de la série, «un personnage qui me ressemble mais qui n’est pas complètement moi», dit-il.

Son compagnon David Burtka s’est prêté au jeu lui aussi et apparaît dans le film dans son propre rôle. «Je pense que ça l’a amusé d’être mon dealer», sourit Neil Patrick Harris.