À défaut d'avoir plu à la critique, Café de Flore parviendra-t-il à franchir en France le seuil des 100 000 entrées?

Deux semaines après la sortie du long métrage de Jean-Marc Vallée dans les cinémas français, cela n'est pas sûr du tout. La fin de semaine qui vient de commencer sera déterminante.

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Dès le départ, il était acquis que Café de Flore, assassiné par la presse de référence (Le Monde, Télérama, Les Inrocks, etc.) n'aurait pas le succès de C.R.A.Z.Y., qui avait séduit près de 500 000 spectateurs français.

Après un démarrage sans éclat, mais pas catastrophique dans les circonstances, le film avait terminé sa première semaine d'exploitation en ayant attiré près de 50 000 spectateurs (47 611 entrées dans 106 salles). On se disait alors qu'on allait peut-être sauver les meubles et franchir le cap fatidique des 100 000 entrées. D'autant que le géant UGC, coproducteur et distributeur de Café de Flore, n'avait pas baissé les bras. En deuxième semaine, il avait gardé le film à l'affiche dans 103 salles (sur 106). La fréquentation a quand même dégringolé de 60 pour cent, à moins de 20 000 sectateurs (18 296).

Au moment d'entreprendre sa troisième semaine mercredi, le long métrage avait donc cumulé 66 537 entrées et se retrouvait dans une posture délicate. Pourtant, UGC, apparemment décidé à porter Café de Flore à bout de bras, garde le cap. Mieux encore, le distributeur a augmenté le nombre de copies en circulation. Le film est maintenant présenté dans 112 salles à travers la France, six de plus qu'au départ, huit de plus que la semaine dernière.

Comment l'expliquer? «De l'extérieur, la situation semble un peu désespérée. Mais les indicateurs des services marketing d'UGC et les enquêtes de satisfaction menées à la sortie des salles sont peut-être encourageants, une tendance de fond se dessine peut-être», avance un expert.

À l'évidence, pourtant, le bouche-à-oreille favorable qui aurait pu sauver le film ne s'est pas déclenché. La présence au générique d'une sorte d'icône comme Vanessa Paradis et les nombreux reportages qu'elle a suscités dans les magazines n'ont pas suffi à relancer la machine. On voit mal comment la tendance - à moins d'un énorme retournement de situation ce week-end - pourrait s'inverser.

À quelques rares exceptions près, Café de Flore a été taillé en pièces par la critique française, qui a parlé d'un «pensum» «mystico-benêt» enserré dans une «tambouille new age», à la fois «grandiloquent», «inutilement alambiqué», «naïf et prétentieux», «tarabiscoté» et «maniéré»...

Plusieurs journaux avaient tout de même salué la performance de Vanessa Paradis et signalé que la partie parisienne du scénario, «bouleversante» ou «touchante», était bien meilleure que sa portion québécoise.