Dès mercredi, près de 380 films et événements seront présentés dans pas moins de 11 lieux différents. Le Festival du nouveau cinéma propose des oeuvres très attendues, mais aussi de nombreuses primeurs.

Frantz

De facture classique, Frantz est néanmoins l'un des films les plus accomplis de François Ozon. Campé au lendemain de la guerre 14-18, le récit évoque la rencontre entre un soldat français et la fiancée de l'ami allemand de ce dernier, mort au combat. Lancé à la Mostra de Venise, Frantz met en valeur des acteurs remarquables: Pierre Niney, toujours impeccable, et Paula Beer, jeune actrice allemande promise à une brillante carrière.

16 octobre, 17 h, au Cinéma Impérial.

Jean-Pierre Lefebvre: la trilogie d'Abel

Réalisés sur une période de 30 ans, parmi bien d'autres productions, Il ne faut pas mourir pour ça, Le vieux pays où Rimbaud est mort et Aujourd'hui ou jamais forment une trilogie construite autour d'un personnage, Abel, toujours interprété par Marcel Sabourin. Une occasion rare de voir sur grand écran trois oeuvres signées par l'un des cinéastes phares du Québec.

14 octobre, 19 h, et 15 octobre, 17 h, à la Cinémathèque québécoise; 16 octobre, 19 h, au pavillon Judith-Jasmin annexe.

Maliglutit

Révélé il y a 15 ans grâce à Atanarjuat, désormais détenteur du titre du meilleur film canadien de l'histoire, le cinéaste innu Zacharias Kunuk propose une nouvelle variation du film de John Ford The Searchers, transposée cette fois dans un décor de glace. Une façon d'explorer les légendes qui hantent encore aujourd'hui les terres inuites. Film de clôture.

15 octobre, 19 h, au Cinéma Impérial (sur invitation); 16 octobre, 17 h, au Quartier Latin (sous-titres anglais).

Les malheurs de Sophie

Sélectionnée dans le programme P'tits loups, cette nouvelle offrande nous permettra de rattraper un peu l'actualité éclectique de Christophe Honoré. En portant à l'écran cette adaptation du conte de la comtesse de Ségur, le cinéaste français, dont les films sont très mal distribués chez nous, fait une première incursion, qu'on dit «libre et audacieuse», dans le monde du film pour enfants.

7 octobre, 13 h, au Quartier Latin; 9 octobre, 13 h, au Cinéma du Parc.

Classe de maître - Ulrich Seidl

Safari, son plus récent documentaire (aussi présenté au FNC), a suscité la controverse à la Mostra de Venise. Normal, direz-vous. Le cinéma du réalisateur d'Import Export et de la trilogie Paradis plonge dans les travers du monde contemporain et ne laisse personne indifférent. On dit que le cinéaste autrichien se déplace très rarement. Sa visite se révèle ainsi d'autant plus précieuse.

13 octobre, 17 h, au Cinéma du Parc.

Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau

Fort de son prix du meilleur long métrage canadien au festival de Toronto, ce film, d'une durée de trois heures, sera enfin présenté chez nous. Mathieu Denis et Simon Lavoie, qui refont équipe après Laurentie, offrent une oeuvre sur les lendemains du printemps érable, chevauchant à la fois la fiction et le documentaire. Pour les cinéphiles montréalais, ce sera la seule occasion de voir ce film en 2016.

8 octobre, 19 h, au Cinéma Impérial.

Voyage à travers le cinéma français

Véritable encyclopédie ambulante, Bertrand Tavernier a mis à profit ses connaissances et sa mémoire pour offrir aux cinéphiles ce documentaire consacré à l'histoire du cinéma français. «Je voudrais que ce film soit un acte de gratitude envers tous ceux, cinéastes, scénaristes, acteurs et musiciens, qui ont surgi dans ma vie. La mémoire réchauffe: ce film, c'est un peu de charbon pour les nuits d'hiver», a déclaré le cinéaste.

8 octobre, 13 h, au Quartier Latin; 16 octobre, 15 h, à la Cinémathèque québécoise.

Merci, patron!

Ce documentaire satirique, réalisé par François Ruffin, a attiré plus de 500 000 spectateurs en France. En allant à la recherche de son «idole» Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH (chef de file mondial de l'industrie du luxe), le cinéaste compte aussi plaider la cause d'employés licenciés pour cause de délocalisation. Sur papier, cette démarche n'est pas sans rappeler celle de Michael Moore à l'époque de Roger and Me.

8 octobre, 17 h, au Quartier Latin.

Photo archives AFP

Le réalisateur Ulrich Seidl

Sieranevada

Par sa forme, Sieranevada fait inévitablement penser à 4 mois, 3 semaines, 2 jours, célèbre film de son compatriote Cristian Mungiu. Mais l'humour y est plus mordant. Cristi Puiu orchestre en effet une réunion de famille à la faveur d'un service commémoratif ayant lieu 40 jours après la mort du défunt. Sieranevada, qui représente la Roumanie aux Oscars, est un film très verbeux, mais néanmoins parfois jouissif.

8 octobre, 16 h, et 13 octobre, 20 h, au Quartier Latin (sous-titres anglais).

Neruda

Gael García Bernal retrouve le réalisateur de No, Pablo Larraín. Cette fois, l'acteur se glisse dans la peau d'un inspecteur qui, à la fin des années 40, pourchasse le célèbre poète chilien Pablo Neruda (Luis Gnecco), après que ce dernier eut rejoint les rangs du Parti communiste. Rappelons que Pablo Larraín a obtenu l'an dernier la Louve d'or du FNC grâce au film El Club.

7 octobre, 18 h 30, au Quartier Latin (sous-titres anglais).

Gimme Danger

Si vous avez raté le spectacle qu'a offert cette semaine Iggy Pop à Montréal (ou même si vous l'avez vu), il sera intéressant de voir ce document réalisé par nul autre que Jim Jarmusch. L'ami de longue date propose ainsi un portrait d'Iggy Pop et des Stooges à la faveur d'une longue interview, ponctuée d'extraits d'archives et de concerts filmés. C'est, dit-on, très rock'n'roll...

10 octobre, 21 h 15, au Quartier Latin (version originale anglaise)

American Honey

Lauréate du prix du jury à Cannes, la cinéaste britannique Andrea Arnold dessine le portrait d'une Amérique battante et mue par une vraie fureur de vivre. C'est un peu comme si l'univers de Gus Van Sant, façon Elephant et Paranoid Park, avait croisé celui du portraitiste Larry Clark. Sasha Lane et Shia LaBeouf mènent ce formidable road trip.

6 octobre, 19 h, au Cinéma du Parc (sous-titres français).

Photo fournie par le FNC

Sieranevada

Wet Woman in the Wind

Julien Fonfrède, programmateur de la section Temps Ø, n'était pas peu fier d'annoncer la sélection de cette comédie romantique d'Akihiko Shiota, dans laquelle «le sexe est partout». Cette fable existentielle, «où la débauche sait remédier à tout», s'inscrit dans la renaissance du «Roman porno», célèbre label érotique japonais des années 70.

10 octobre, 17 h, au Quartier Latin ; 13 octobre, 21 h 30, au Cinéma du Parc (sous-titres anglais).

Stealing Alice

Voilà la première incursion au cinéma du peintre et auteur Marc Séguin. Fanny Mallette incarne une marchande d'art hantée par les tourments causés au peuple de sa mère inuite. Entre l'Arctique, Venise, Manhattan et le Vatican, cette femme laisse aller sa fureur en essayant de comprendre les racines de la soif de vengeance qui l'habite. Stealing Alice ouvrira la section Focus Québec/Canada.

7 octobre, 19 h, au Cinéma Impérial; 12 octobre, 14 h 30, au Cinéma du Parc (sous-titres français).

Le cyclotron

Olivier Asselin, qui nous a été révélé en 1990 grâce à La liberté d'une statue, se fait vraiment très rare. Le quatrième long métrage du réalisateur d'Un capitalisme sentimental serait un conte métaphysique sur fond de Seconde Guerre mondiale et de mécanique quantique ! Paul Ahmarani et Lucille Fluet sont les têtes d'affiche d'un film qu'on dit « hors normes ».

11 octobre, 19 h, au Cinéma du Parc; 16 octobre, 13 h, au pavillon Judith-Jasmin annexe (sous-titres français).

Toni Erdmann

Écartée du palmarès cannois, cette comédie dramatique allemande n'en est pas moins restée la favorite des festivaliers. La cinéaste Maren Ade a frappé un coup de circuit en évoquant l'intrusion d'un père excentrique dans la vie de sa fille carriériste, trop sérieuse à son goût. Ce film candidat à la Louve d'or prendra l'affiche en salle en 2017 seulement.

10 octobre, 16 h, au Cinéma du Parc; 12 octobre, 20 h, au Quartier Latin (sous-titres français).

Photo fournie par le FNC

Wet Woman in the Wind