Le héros déchu Steve Fonyo, qui a traversé le Canada à pied avant de tomber dans la drogue et le crime, tente de reconstruire sa vie, a-t-il dit à Toronto, où a été projeté le documentaire Hurt qui porte sur sa vie.

Le film raconte la vie de ce survivant du cancer et unijambiste qui a traversé le Canada à la course à 19 ans, en 1985, complétant un défi tenté d'abord par le plus célèbre Terry Fox. Il a été décoré de l'Ordre du Canada par la suite.

Fonyo s'est dit encore en colère de s'être vu retirer cet honneur dans les années qui ont suivi, lorsque sa descente dans la drogue et les problèmes financiers lui ont fait perdre les bonnes grâces du public.

Il a affirmé que le fait de se confier au réalisateur Alan Zweig l'avait aidé à voir les choses sur lesquelles il devait travailler et à constater que sa vie est beaucoup plus stable aujourd'hui.

Le documentaire canadien est en lice, au Festival international du film de Toronto (TIFF), pour le prix de la toute nouvelle catégorie Platform, qui récompense l'ambition artistique et la vision des réalisateurs.

Mardi, au lendemain de la première de Hurt, Steve Fonyo a admis, devant le public du festival, qu'il devait s'améliorer, et que c'était ce qu'il faisait.

«Je regardais le film et on ne peut pas ne pas remarquer qu'il y a des choses sur lesquelles travailler, n'est-ce pas? Donc je travaille.»

Le réalisateur torontois Alan Zweig a visité Fonyo chez lui, à Surrey en Colombie-Britannique, quatre fois en un an. Quand le cinéaste l'a rencontré, il vivait dans la misère, consommait de la drogue et volait des pièces d'auto pour joindre les deux bouts.

Au dernier jour de tournage, en février, Fonyo avait été battu et poignardé dans une invasion de domicile. Il est resté à l'hôpital durant plusieurs mois.

L'élocution lente et la démarche encore plus mise à l'épreuve, Steve Fonyo a dit s'appliquer à se refaire une santé et à reprendre des forces. Il a soutenu ne plus consommer et être «un peu plus relax».

Malgré toutes ces épreuves, il a dit conserver le même esprit résilient qui lui a permis de compléter sa dure course à travers le Canada.

«Je pense qu'ils n'auraient pas dû me retirer mon Ordre du Canada. Je pense qu'ils auraient dû m'offrir plus de soutien, mais ça fonctionne dans les deux sens. Je ne faisais pas grand-chose pour m'aider non plus.»

Héros d'hier, Steve Fonyo a dit souhaiter le redevenir.

«J'espère que les gens apprendront (du documentaire)», a-t-il mentionné.