Jodie Foster, qui présente jeudi à Cannes son quatrième long métrage, estime que de nombreux patrons de studios de cinéma ne font toujours pas confiance aux femmes réalisatrices parce qu'elles représentent «un risque trop important».

En ce qui concerne les femmes, «rien n'a changé du tout pour les gros studios de cinéma», a déclaré l'actrice et réalisatrice américaine, venue présenter hors compétition Money Monster, avec Julia Roberts et George Clooney.

Elle a toutefois relevé qu'il y avait eu des «changements radicaux» sur les plateaux de tournage depuis ses débuts au cinéma alors qu'elle était enfant.

À l'époque, la seule femme était celle qui jouait le rôle de sa mère ou la maquilleuse, a-t-elle souligné.

L'actrice a estimé que les turbulences de l'économie et les bouleversements technologiques rendaient les patrons de studios plus que jamais réfractaires à toute prise de risque.

«Je pense que les dirigeants des studios ont peur (...) et que, d'une certaine manière, les femmes sont rangées dans la catégorie des "risques trop importants"», a-t-elle insisté.

L'actrice aux deux oscars a admis que le fait d'avoir grandi dans le milieu du cinéma lui avait facilité la tâche pour entrer dans le club très masculin des réalisateurs.

Aux États-Unis, seulement 9% des réalisateurs sont des réalisatrices, selon une étude publiée cette année par l'Université de San Diego.

Une autre enquête diffusée ce mois-ci par l'European Women's Audiovisual Network montre qu'en Europe un film sur cinq est réalisé par une femme.